Le comité restreint de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) recommandait hier, depuis Vienne, quelques heures avant le début de la conférence ordinaire, le maintien des quotas actuels et insistait sur leur respect. Le maintien de l'offre pétrolière de l'OPEP devrait refléter un optimisme prudent sur l'évolution des prix du baril comme sur la conjoncture internationale. L'organisation que dirige aujourd'hui le ministre angolais du Pétrole veut envoyer un signal fort à l'adresse des marchés et c'est un message sans équivoque : les prix du baril s'étant redressés plus rapidement que prévu et la reprise économique se dessinant, changer les paramètres du marché pétrolier serait risqué. Réduire la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) serait «aventureux», a expliqué hier dans la capitale autrichienne le ministre équatorien des Mines et du Pétrole, Germanico Pinto. «Nous sommes à l'aise avec le marché», a affirmé de son coté Mohammad al-Hameli, le ministre émirati de l'Energie, cité par des agences de presse. Depuis plus d'un mois, le prix du baril caracole autour de 70 dollars, proche du niveau de 75 dollars voulu par l'OPEP. Les cours du brut ont ouvert en hausse hier à New York, alors que les investisseurs attendaient la décision de l'organisation sur ses quotas, dans un marché toujours soutenu par un dollar faible. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en octobre s'échangeait à 71,67 dollars, en progression de 57 cents par rapport à son cours de clôture de mardi dernier. Le baril poursuivait ainsi son ascension après avoir engrangé plus de trois dollars mardi dernier. Le marché était, comme la veille, soutenu par un dollar faible. La monnaie américaine reculait nettement hier à environ 1,4555 dollar pour un euro. La veille de la conférence ordinaire en question, le ministre saoudien Ali Al-Nouaïmi avait jugé le marché «en très bonne forme». Les analystes considèrent eux aussi que le statu quo promis par l'OPEP est l'option la plus sage. Sachant que les prix du pétrole évoluent dans une fourchette stable depuis plusieurs mois et que l'environnement macroéconomique évolue positivement, l'OPEP juge que tout changement significatif de sa politique actuelle «serait inutile pour le moment», estime Amrita Sen, analyste chez Barclays Capital, repris par de agences de presse. Si les prix du baril donnent satisfaction aux producteurs, un sujet d'inquiétude subsiste : le niveau des stocks pétroliers reste élevé, symptôme d'engorgement du marché et de demande toujours anémique. Mais les ministres ont fait savoir qu'ils comptaient sur un meilleur respect des décisions prises fin 2008 pour éponger ce surplus, la reprise devant faire le reste. L'organisation s'est engagée à retirer 4,2 millions de barils par jour du marché, plafonnant sa production à 24,84 mbj depuis le 1er janvier. Y. S.