Les prix du pétrole devraient remonter "en début d'année prochaine" grâce aux baisses de production décidées l'an dernier par l'Opep et à la reprise économique, a estimé, mardi, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, dans une déclaration à son arrivée à Vienne. "L'économie semble se porter correctement, les prix résistent" et "nous pensons que l'économie va s'améliorer", a affirmé le ministre, qui s'est dit confiant dans le fait que le baril, actuellement autour de 70 dollars, allait se maintenir dans les prochains mois à ce niveau de prix. "Nous devrions voir les prix augmenter au début de l'année prochaine", a-t-il dit, tout en reconnaissant que "beaucoup d'incertitudes" subsistaient sur l'état de l'économie. A la veille d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, le ministre a estimé que "tout ce qu'il y a à faire, c'est de respecter les quotas". Le ministre a également appelé au respect des quotas de production fixés par l'Opep. "Le respect des quotas devrait suffire à faire baisser les stocks, que l'Opep juge trop élevés", a-t-il estimé dans une déclaration à la presse. "Le respect des quotas est à un niveau historique et devrait encore s'améliorer, ce qui devrait stopper la progression des stocks", a-t-il ajouté. "Tout ce qu'il y a à faire, c'est de respecter les quotas", a-t-il insisté. Notons que le comité restreint de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) chargé d'étudier le marché a recommandé mardi aux membres de l'organisation, de maintenir inchangés leurs quotas de production et de mieux les respecter. "Nous ne recommandons aucun changement" dans le niveau de production, a déclaré le ministre koweïtien du Pétrole, cheikh Ahmad Abdallah Al-Sabah, qui participait à ce comité restreint aux côtés des ministres du Nigeria et de l'Iran et du secrétaire général de l'Organisation, Abdallah El-Badri."Nous avons besoin d'un meilleur respect" de ces limitations de production, a souligné le ministre, précisant qu'elles étaient actuellement respectées à 68% par les Etats membres. Un taux de "75% serait bien", a précisé le ministre. Pour enrayer la baisse des prix du pétrole, l'OPEP s'était engagée l'an dernier à plafonner sa production à 24,84 millions de barils par jour (mbj), soit une coupe massive de 4,2 mbj. Notons que les prix du pétrole étaient orientés légèrement à la baisse hier dans les échanges électroniques en Asie, après une hausse la veille encouragée par la faiblesse du dollar et dans l'attente de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a perdu deux cents à 71,08 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 20 cents à 69,22 dollars. A 1,45 dollar face à l'euro, la monnaie américaine a évolué au plus bas depuis décembre. "Un dollar faible laisse à penser que le pétrole peut servir de protection" a souligné Bart Melek de BMO Capital Markets, qui a estimé que le pétrole pourrait bénéficier du meilleur climat de confiance quant aux performances économiques. "Vu l'amélioration des prix du pétrole de fin 2008 à début 2009, il y a peu de pression pour ajuster la production afin de pousser les prix vers le haut", ont estimé pour leur part les analystes de la Commonwealth Bank d'Australie. "De plus une augmentation des prix du pétrole porterait préjudice à la reprise de l'économie mondiale", ont-ils ajouté." Chef de file de l'OPEP, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmia, avait affirmé mardi que le marché était "très stable" et les prix "bons pour tout le monde". "Que voulez-vous d'autre" qu'un maintien de la production à son niveau actuel, avait-il lancé. Samira G.