Le comité restreint de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) chargé d'étudier le marché a recommandé aux membres de l'Organisation qui doivent tenir mercredi soir à Vienne une réunion ordinaire, de maintenir inchangés leurs quotas de production et de mieux les respecter. Les prix du pétrole devraient remonter “en début d'année prochaine”, grâce aux baisses de production décidées l'an dernier par l'Opep et à la reprise économique, a estimé mardi en arrivant à Vienne le ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil. “L'économie semble se porter correctement, les prix résistent” et “nous pensons que l'économie va s'améliorer”, a affirmé le ministre, qui s'est dit confiant dans le fait que le baril, actuellement autour de 70 dollars, allait se maintenir dans les prochains mois à ce niveau de prix. “Nous devrions voir les prix augmenter au début de l'année prochaine”, a-t-il dit, tout en reconnaissant que “beaucoup d'incertitudes” subsistaient sur l'état de l'économie. Face à la crise économique mondiale et à une forte contraction de la demande, l'Opep a limité l'an dernier à 24,84 millions de barils par jour (mbj) sa production — soit une baisse massive de 4,2 mbj — mais cet engagement n'est respecté qu'à 69% par ses membres, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Comme ses homologues déjà présents à Vienne, le ministre a donc plaidé en faveur d'un statu quo sur le niveau de production. Pour M. Khelil, le respect des quotas devrait suffire à faire baisser les stocks, que l'Opep juge trop élevés. “Le respect des quotas est à un niveau historique” et devrait encore s'améliorer, ce qui devrait stopper la progression des stocks, a-t-il déclaré. M. Khelil s'est également félicité de l'effort mené actuellement par le gendarme américain des marchés de matières premières (CFTC) en faveur d'une régulation plus stricte du marché pétrolier. “Nous avons souvent dit qu'il fallait plus de régulation”, a rappelé le ministre, qui s'est dit “content que (le rôle) de la spéculation (sur les prix) soit reconnu et qu'on s'occupe” de cette question. Le comité restreint de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) chargé d'étudier le marché a recommandé mardi aux membres de l'Organisation qui doivent tenir mercredi soir à Vienne une réunion ordinaire, de maintenir inchangés leurs quotas de production et de mieux les respecter. “Nous ne recommandons aucun changement” dans le niveau de production, a déclaré le ministre koweïtien du Pétrole cheikh Ahmad Abdallah al-Sabah, qui participait à ce comité restreint aux côtés des ministres du Nigeria et de l'Iran et du secrétaire général de l'Organisation, Abdallah el-Badri. “Nous avons besoin d'un meilleur respect” de ces limitations de production, a souligné le ministre, précisant qu'elles étaient actuellement respectées à 68% par les Etats membres. Un taux de “75% serait bien”. Les prix du pétrole se stabilisaient hier en début d'échanges européens, au lendemain d'une forte hausse de trois dollars, en raison de l'optimisme du marché quant à une prochaine reprise économique et à un dollar affaibli. Sur l'InterContinental Exchange (ICE), le baril de Brent de la mer du Nord (pour livraison en octobre) prenait 12 cents par rapport à la clôture de mardi à 69,54 dollars. Sur le New York Mercantile Exchange, le brut léger texan (WTI) pour livraison à la même échéance gagnait 8 cents à 71,08 dollars le WTI et le Brent avait repassé 70 dollars tous deux la veille, gagnant plus de trois dollars. Mercredi, le brut limitait cependant ses gains alors que le dollar semblait résister aux assauts des autres monnaies sur le marché des changes. Rendant plus attractives les matières premières libellées en dollars, le billet vert avait été victime d'une glissade mardi alors que le regain pour le risque faisait son retour dans la foulée des réunions du G20 ce week-end. L'Opep, qui devait se réunir tard dans la nuit d'hier à Vienne, semble bien partie pour maintenir ses quotas de production inchangée, fixés à 24,84 millions de barils par jour depuis le 1er janvier. À la veille de la réunion de cette Organisation, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, avait estimé que le marché est “très stable et en bonne santé” et que les prix actuels du pétrole sont “bons pour tout le monde”.