Les représentants de l'Opep, qui vont se réunir à Vienne, ont assuré qu'ils maintiendraient leur production à l'identique, reflétant un optimisme prudent sur l'évolution des prix du baril comme sur la conjoncture internationale. Le comité restreint de l'Opep, chargé d'étudier le marché, a formellement recommandé un statu quo de la production, à 24,84 millions de barils par jour (mbj). Toute autre décision serait donc un coup de théâtre. Le ton avait été donné par le chef de file du cartel, le ministre saoudien Ali Al Nouaïmi, qui avait jugé le marché « en très bonne forme ». Les analystes considèrent que le statu quo promis est l'option la plus sage. Si les prix du baril donnent satisfaction aux producteurs, un sujet d'inquiétude subsiste : le niveau des stocks pétroliers reste élevé, symptôme d'engorgement du marché et de demande toujours anémique. Pour stopper l'effondrement des prix, tombés jusqu'à 32,40 dollars le baril, et faire face à une demande en chute libre, l'Opep a pris les mesures les plus radicales depuis sa création en 1960 : elle s'est engagée à retirer 4,2 mbj du marché, plafonnant sa production à 24,84 mbj depuis le 1er janvier. Le marché du pétrole est en « voie de stabilisation » et réduire la production de l'Opep serait « aventureux » alors que la reprise s'amorce, a déclaré hier à Vienne le ministre équatorien des Mines et du Pétrole, Germanico Pinto, à quelques heures d'une réunion de l'Organisation. L'Opep devrait plutôt, lors de sa réunion, exhorter ses membres à davantage respecter les limitations de production assignées à chaque pays, qui sont pour le moment appliquées à 68%. Interrogé sur Reuters Television, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, a déclaré que « l'Opep va vraisemblablement laisser inchangés ses quotas de production lors de cette réunion ». Il a également dit que les cours du brut allaient continuer de monter à l'approche de 2010, à la faveur de la reprise de l'économie mondiale et donc de la demande. « La plupart des ministres ont déclaré que nous laisserons probablement la production inchangée. Il vaut mieux laisser la production là où elle est », a t-il souligné. Il dit s'attendre à un prix du baril autour des 75 dollars vers la fin de l'année et à une poursuite de la hausse en 2010. « Le respect des quotas devrait suffire à faire baisser les stocks que l'Opep juge trop élevés », a-t-il estimé dans une déclaration à la presse à son arrivée à Vienne pour prendre part à la 154e session ordinaire de l'organisation pétrolière.
