Les spots publicitaires investissent des plages entières des grilles télévisuelles, occupent plusieurs pages dans les journaux, ainsi que les espaces dédiés aux panneaux d'affichage durant le mois sacré. Cette technique adoptée par diverses entreprises et les opérateurs de téléphonie mobile n'est pas du tout nouvelle car, à chaque mois de Ramadhan, le même scénario se répète dans notre pays. Le motif ? Les publicitaires, dans le cas de la télévision et de la radio, profitent de l'attention particulière qu'accorde le public algérien à ces deux médias pour investir ces espaces afin d'attirer de nouveaux clients et, par ricochet, accroître leur chiffre d'affaires. Les lecteurs des différents quotidiens constatent également que plusieurs pages y ont été consacrées durant ce mois. Mais si le déferlement des campagnes de promotion fait certainement l'affaire des supports sur lesquels ils sont diffusés, il n'en demeure pas moins que les nerfs des téléspectateurs et des lecteurs sont mis à rude épreuve sans pour autant trouver d'alternatives. Car aucun support n'y échappe, y compris l'Internet. Petit exemple : aucun de nous ne peut ignorer les différents placards publicitaires installés dans divers lieux publics. C'est dire, en somme, si le marché publicitaire en Algérie enregistre une courbe ascendante, notamment durant cette période. Et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Selon les récentes statistiques du secrétariat d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la communication, le volume du marché publicitaire a été de l'ordre de 12,9 milliards de dinars en 2008, et de plus de 11,4 milliards de dinars au premier trimestre de l'année en cours. Egalement, ce marché, selon les mêmes statistiques, enregistre un nombre croissant d'opérateurs de publicité (plus de 2 282 en 2007) et près de 2 300 agences de communication durant la même période de référence. Toutefois, le revers de la médaille peut s'avérer préjudiciable et pour les annonceurs et pour les consommateurs. En effet, s'il est vrai que la publicité est l'un des piliers de la communication, les spécialistes en marketing admettent que le recours abusif à ce moyen portera certainement préjudice au principal objectif tracé par l'entreprise, à savoir l'augmentation de son chiffre d'affaires et l'image de marque de ses produits. Comment ? Selon les experts en marketing, à force d'occuper les espaces télévisuels par ces spots, ceci ne manque pas de pousser les téléspectateurs à zapper pour voir d'autres programmes. En un mot, trop de pub tue la pub… Par créneau, il y a lieu de constater que le secteur alimentaire accapare la part la plus importante de l'investissement publicitaire. Les Algériens ont remarqué en fait que les spots des produits alimentaires ont été les plus nombreux, suivis de ceux de la téléphonie mobile.Cependant, les concessionnaires automobiles, contrairement aux années précédentes, n'ont pas charmé par leurs fameuses campagnes de promotion, se limitant ainsi au strict minimum. Par ailleurs, certains spécialistes justifient cet engouement par le fait que ce genre de publicité (notamment les produits alimentaires) durant le mois sacré fait partie, en outre, de l'ambiance ramadhanesque. S. B.