Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Mardi dernier, en début d'après-midi, Nourredine Ounis, président du CSC a donné une conférence de presse dans laquelle il s'est étalé sur la dernière rencontre disputée face au voisin, le Mouloudia. D'emblée, il prendra à témoin les journalistes pour avoir leur avis sur le déroulement de la rencontre et de lui confirmer s'il y a eu des incidents ou non en cours de partie. En fait, la rencontre s'est déroulée dans le plus grand fair-play exception faite de quelques écarts de conduite de supporters de part et d'autre. Toutefois, sans réelle gravité. Les journalistes sauront, ensuite, que ce préambule visait à leur faire savoir que la commission de discipline venait, à l'instant même où commençait la conférence de presse, d'informer la direction du CSC d'un match à disputer à huis clos au motif qu'il y a eu jets de pierres. Ensuite, le président du CSC passera à la question de la recett enregistrée lors du derby et qui serait, à ses yeux, insignifiants dans la mesure où il considère personnellement que gradins et tribunes étaient remplis au moins à hauteur de 30 000 spectateurs d'autant plus qu'il aurait remis 50 000 billets à la direction du stade. Or, la direction du stade lui a fait communication d'une recette qui s'élève à 1 881 500 DA représentant la vente de 7 050 billets. En fait, le stade contenait quand même largement plus que les 7 050 spectateurs ayant officiellement accédé aux tribunes et aux gradins mais ils ne pouvaient en aucun cas être également supérieurs à 1 2000. En tout état de cause, la question des resquilleurs est récurrente d'autant plus que le stade du 17 Juin est un véritable gruyère. Le président du CSC a, lui-même, avoué que «les stadiers porteurs des dossards 45, 46 et 47 ont passé leur temps à refiler le dossard à des resquilleurs. Les éléments du service d'ordre en ce qui les concerne ont interdit aux personnes que nous avons postées aux différentes entrées du stade de procéder au contrôle. Les agents du stade ont fait entrer leurs connaissances, des billets gratuits et des invitations ont été vendus». C'est dire par voie de conséquence que la responsabilité est entièrement partagée entre tous les acteurs impliqués dans l'organisation de la rencontre. S'agissant des sièges, et comme il était largement prévisible, ils n'ont pas échappé aux actes de déprédation. Là également, le président du CSC parle de deux sièges «détériorés par des supporters du MOC sur lesquels la police a d'ailleurs mis le grappin», pour souligner, ensuite, «que le constat fait par la direction du stade en présence d'un huissier de justice est contradictoire à celui fait par l'huissier auquel a fait appel le club». En tout état de cause, Ounis considère que la concession du stade, ses installations et ses équipements durant la rencontre n'est pas faite pour arranger le club qui s'est retrouvé totalement pénalisé à l'issue des comptes finaux et du dispatching de la recette dont 20% vont à l'OPOW et 20% autres à la LNF. Ensuite, le reliquat oblige le club à payer les charges induites par la réquisition du service d'ordre, celui du personnel du stade, le payement des impôts. En fait, nous pouvons abréger en disant qu'une fois tous les calculs faits, la recette réelle dont bénéficie le club ne dépasse pas les 200 000 DA. Et Ounis de conclure : «Autant pour le CSC de revenir à l'ancienne formule où nous avons moins de tracas, tout en gardant la possibilité de gagner plus, comme en témoigne la rencontre disputée face à la JSMS devant un public moindre que lors du derby mais plus avantageuse (320 000 DA).» Contacté par téléphone à l'issue de la conférence, M. Zertal Boubakeur, le directeur intérimaire de l'OPOW, évacuera du revers de la main les propos du conférencier en confirmant : «Le dépôt de 50 000 billets dont 18 000 n'étaient pas oblitérés par les impôts. Nous les avons d'autorité mis de côté. Les 32 000 restants ont été mis en vente et ce n'est franchement pas de notre faute si les gens ne se sont pas bousculés pour venir assister au derby. Preuve en est que la presse s'en est fait l'écho. Quant aux dégâts causés à la siègerie, nous avons conventionné annuellement un huissier de justice lequel, avant chaque rencontre, fait le décompte des sièges en bon état et, ensuite, un constat contradictoire après le match. Nous n'inventons donc rien, comme nous ne gagnons rien à imputer au CSC ou à un autre club les éventuels actes de déprédation.» Ni l'une ni l'autre partie ne semble prête à dénoncer la convention récemment conclue pour la concession du stade.