D'entrée, les consignes de Abdelkader Amrani, coach des représentants de la ville du Seybouse, étaient claires : un milieu composé de cinq joueurs, un attaquant en pointe derrière lequel se positionnait Gacemi, le buteur du championnat avec une sixième réalisation obtenue à la 11e. Les Annabis, qui n'ont pas connu de défaite depuis huit journées, occupent désormais la 2e place à une longueur du MC Alger, lequel compte un match en retard face à l'USM El Harrach. Le Mouloudia, dans son derby face au voisin usmiste, n'a pas affiché la force qui l'a vu «cartonner» devant l'USM Annaba (4-0) lors de la journée inaugurale et battre une semaine plus tard l'ASO chez elle à Chlef. Manque de concentration, autosatisfaction et lignes éloignées les unes des autres, tout y était et ce n'est pas la déclaration du coach, Alain Michel qui va démentir les fans du Doyen : «Je m'attendais personnellement à un match difficile pas seulement à cause du retour en force de l'USM Alger mais au vu du volume de jeu présenté ce jour-là. D'ailleurs, nous n'avons pas manqué de le faire savoir aux joueurs tout en les invitant fermement à garder les pieds sur terre. Or, j'ai comme l'impression que ce message n'est pas passé comme nous le souhaitions après le 2-1 de Batna et il nous était difficile de maintenir leur moral au top». Péché de jeunesse ? Absence de Derrag et Babouche ? Pas évident quand on sait que ces mêmes joueurs se sont produits et ont récolté un bon nombre de points, dont la moitié à l'extérieur. C'est l'excès de confiance qui a failli jouer un mauvais tour à l'équipe de Bab El Oued et également la petite forme affichée par certains joueurs repères notamment au niveau de l'axe de la défense. Il n'y a pas lieu de dramatiser dans la mesure où toute équipe connaît à un certain moment ou à un autre un fléchissement dans son parcours. Le MCA, qui restait sur une série impressionnante de six victoires de rang, s'est montré incapable de prendre le dessus sur son rival de toujours, l'USMA, dans le match au sommet de cette journée qui a laissé les 30 000 spectateurs présents au stade du 5 Juillet sur leur faim. L'essentiel a été fait pour les Vert et Rouge, une huitième performance d'affilée, la concrétisation au rendez-vous et un leadership conforté. A la sortie du stade du 5 Juillet, d'aucuns ont estimé assez bonne la production du Mouloudia face au voisin usmiste, qui, lui également, est sur une courbe ascendante depuis la venue de Noureddine Saadi. Dans la mesure où le volume de jeu développé par l'excellent Khedis et ses coéquipiers a été quelquefois égal à celui développé par leurs adversaires. Les occasions créées tout au long de la première période l'ont été certes par la faute d'un dispositif des Noir et Rouge orienté démesurément vers l'offensive mais il fallait néanmoins oser aller de l'avant. Et là, les puristes ont relevé pour la énième fois l'empreinte de Noureddine Saadi, visiblement peu contrarié par le lot de ratages par son équipe : «Rencontrer le leader, le MC Alger, n'est pas souvent chose aisée ; voir mon équipe jouer aussi bien et même mieux est un facteur rassurant rien qu'au vu des occasions créées mais sauvées par un gardien dans un grand jour. J'estime que la différence s'est jouée sur le facteur expérience, le MC Alger l'a été grâce au métier de ses joueurs.» Une chose est sûre : si les joueurs de l'USM Alger continuent à être aussi appliqués et aussi disciplinés tactiquement sur un terrain de football, le meilleur est à venir. Y. B.