Le méga Festival culturel panafricain qui, pour la deuxième fois, avait animé, en juillet dernier, les scènes algériennes a, semble-t-il, fait des émules. En effet, certaines boîtes spécialisées dans l'événementiel n'ont pas manqué de s'en inspirer. C'est le cas des sociétés Loubna Events et Dizi Prod qui projettent d'organiser du 4 au 6 novembre prochain un mini-festival de musiques africaines qu'accueillera la salle Ibn Zeydoun, à Riadh El Feth,. «Les nuits africaines» offriront au public algérois six concerts inédits. A la lecture du programme des concerts, on trouve des noms d'artistes qui évoquent l'évasion, l'africanité, l'identité culturelle, à l'image de Nabil Othmani, le digne héritier de Atmane Bali qui, bien qu'il ait mis ses pas dans les pas de son défunt père, commence à s'affirmer sur la scène culturelle nationale. Le jeune Bali, qui sera accompagné de ses musiciens et de son chœur, devra d'ailleurs inaugurer ces soirées africaines. Il aura à ses côtés l'artiste sénégalaise Fania. Interprète, auteur et compositeur, la chanteuse présentera à son public un aperçu de sa culture. Également à l'affiche le griot Karamko Bongoura qui fera une belle démonstration de l'art de manipuler la kora. Retour aux artistes nationaux avec le jeune Sabro, natif de Béchar et d'une famille de Maalims pour lesquels le goumbri n'a aucun secret ainsi qu'un autre groupe, Trekafat. Constitué d'artistes venus du Mali et d'Adrar, cette formation a beaucoup de points communs avec le groupe Tinariwen. Ce qui n'est pas fait pour surprendre ceux qui connaissent les deux groupes. En effet, Trekafat a été fondé par Kedou et il est emmené par Diara, deux compositeurs et guitaristes de Tinariwen. Formant un véritable regroupement de guitaristes ouverts aux métissages et aux fusions qui ne dénaturent pas la musique originelle, cette formation s'inscrit parmi les avant-gardistes dans la composition musicale. Par ailleurs, la clôture de ces soirées sera assurée par le groupe Ngouma Africa, originaire de Tanzanie et résidant en Allemagne. Ce groupe de percussionnistes s'est fait une spécialité qui lui va à merveille, le zouk. Rappelons que deux concerts seront donnés par soirée et cela jusqu'au 6 novembre. Quant aux prix des billets, ils n'ont pas encore été fixés. Il est bon de souligner que les Nuits africaines apporteront certainement un peu de chaleur et d'ambiance à cette imposante structure qu'est Riadh El Feth, laquelle, en dehors des quelques événements culturels et artistiques qui y sont organisés de temps à autre, est souvent plongée dans une atmosphère cafardeuse. Vivement le retour de ce haut lieu de la culture à son statut d'antan. W. S.