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La LADDH reproche au ministre de la Justice la marginalisation des organisations algériennes Réagissant à l'invitation d'ONG internationales à visiter les prisons
«Les organisations non gouvernementales [ONG] internationales sont invitées à visiter nos différentes maisons d'arrêt.» Cette invitation a été lancée mercredi dernier à partir de Annaba par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaïz. Les portes des prisons seront ouvertes aux ONG internationales pour apprécier les conditions de détention de toute la population carcérale algérienne mais à une condition. «Elles sont tenues de consigner la vérité dans un rapport après leur visite», a-t-il dit en marge de la cérémonie d'installation officielle du président et du procureur général près la cour de justice de Annaba. En invitant les organisations non gouvernementales à «consigner la vérité», M. Tayeb Belaïz réagit, encore une fois et à n'en pas douter, aux accusations mentionnées dans le rapport de l'ONU faisant état de l'existence de prisons secrètes en Algérie mais également à tous ceux qui remettent en cause le respect des droits de l'Homme en Algérie. Le ministre tient à afficher la volonté de l'Etat à construire une justice autonome et performante dans ses prestations. La stratégie nationale des réformes de la justice «repose sur le respect des droits de l'Homme, l'humanisation des structures de rééducation et la création de pôles spécialisés dans la lutte contre le crime organisé», a insisté M. Belaïz en rappelant les acquis réalisés dans ce secteur «à la faveur de l'application des réformes, visant la promotion de l'institution judiciaire et juridique et sa qualification en vue de l'adapter aux exigences dictées par les mutations socioéconomiques et culturelles que connaît le pays». Des actions qui vont permettre à l'Algérie d'atteindre les normes internationales dans ce secteur. Ce qui va permettre à la justice algérienne d'obtenir le feu vert pour ses demandes d'extradition, notamment celle, qui est en ce moment sous les feux de la rampe, de Abdelmoumene Khalifa. M. Belaïz, en lançant l'invitation à des ONG internationales, semble avoir «froissé» les organisations nationales. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) n'a pas manqué d'ailleurs de «prendre note de cette ouverture» et de lancer, dans un communiqué, «un appel pressant à ses partenaires internationaux qui, par le passé, ont exprimé ce vœu, de formuler leurs demandes dans les plus brefs délais». Mais tout en relevant «une fois de plus que les ONG algériennes en général et la LADDH en particulier ne sont pas traitées au même titre que les ONG internationales». La Ligue, qui «prend l'opinion publique à témoin» de cette volonté des pouvoirs publics d'«exclure et de marginaliser les ONG nationales», rappelle qu'elle a, par le passé et à plusieurs occasions, formulé cette demande restée sans réponse. Elle s'est déclarée, aujourd'hui, «prête et désireuse de mener une telle mission en toute indépendance et en toute objectivité». H. Y.