Présidée par la seule femme membre du bureau de l'APN, en remplacement de Abdelaziz Ziari en déplacement à Genève, la plénière de jeudi s'est caractérisée par la morosité et la médiocrité des questions orales posées aux ministres concernés. En effet, les interpellations sortaient carrément de l'actualité et des événements de ces derniers jours. A l'image des deux députés qui ont interpellé Benbouzid sur la non-participation de l'Algérie aux olympiades de mathématiques, comme si c'était là le problème fondamental du secteur de l'Education qui est en pleine ébullition. Ce n'est, bien sûr, pas pour autant que le ministre concerné a fui la question. Il en profitera au contraire pour annoncer la création à partir de l'année prochaine de lycées d'excellence, dans le cadre de la poursuite des réformes du secteur. La création de ce type de lycées, selon le ministre de l'Education, est destinée à l'élite des élèves. Ces derniers pourront ainsi mieux se préparer et réussir leur entrée aux grandes écoles, à l'instar de ce qui s'est fait depuis cette rentrée au niveau de l'université. Une forme de discrimination, estiment certains élus qui voient dans cette option l'émergence d'une nouvelle caste d'élèves qui remet en cause l'égalité de tous devant l'accès au savoir.Le ministre de l'Education n'était pas le seul hôte de l'Assemblée populaire nationale. Saïd Barkat faisait également partie des invités de l'institution, le temps de répondre aux questions liées aux conditions de transfert des patients des établissements hospitaliers des wilayas de l'intérieur du pays vers le nord. Le ministre de la Santé imputera ce genre de situations aux responsables des hôpitaux et autres médecins qui, d'après lui, font dans la négligence, voire même sont partisans du moindre effort. Il annoncera donc que, dorénavant, aucun malade ne sera transféré vers le nord du pays, sauf cas d'absolue nécessité. Il ne le sera qu'accompagné d'un dossier médical comprenant le diagnostic et le bilan médical. Une manière de mettre fin à l'engorgement des hôpitaux des grandes villes, alors mêmes que des structures hospitalières des autres wilayas sont en mesure de traiter le malade. En marge de la plénière et en réponse aux questions des journalistes, M. Barkat a démenti une quelconque pénurie de médicaments pour les malades chroniques. «Allez voir au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux et vous verrez que nous avons des stocks pour plusieurs mois.» Et d'ajouter : «Il ne s'agit pas de mauvaise gestion mais de mauvaise perception et, parfois, de mauvaise volonté des prescripteurs et même de ceux qui orientent Il faut orienter vers les produits qui ne coûtent pas cher et efficaces.» A propos du vaccin contre la grippe porcine, le ministre nous a indiqué que l'Algérie le réceptionnera à partir de la fin du mois en cours, tout en précisant que l'Algérie a été le premier pays à solliciter plusieurs laboratoires pour acquérir ce vaccin. D'autre part, le ministre a annoncé que 19 centres seront réalisés d'ici trois ans et seront dotés de moyens matériels modernes pour la prise en charge des cancéreux. 15 000 ou 18 000 DA. Les spéculations sur l'augmentation du SNMG ont fait ces derniers jours les choux gras des organes de presse, chacun y allant avec son estimation. Surtout après que le projet de loi de finances pour l'année 2010 eut réservé une enveloppe de 240 milliards de dinars pour ce faire. Jeudi, le ministre des Finances, qui répondait aux questions orales des députés à propos de non mise en place du conseil national de la fiscalité alors qu'il a été institué par la loi de finances pour l'année 1999, a catégoriquement démenti que le SNMG ait été fixé avant même la tenue de la tripartite. Il parlera plutôt d'une provision et non pas de dépense. «Seule la tripartite est habilitée à en déterminer le montant de l'augmentation.» M. Djoudi a expliqué ce long retard par un problème de représentativité des membres devant composer ce conseil. Par ailleurs, il précisé que l'administration dirigée par M. Raouia était en passe de préparer l'entrée en fonction de cette institution. Sur un autre registre et en marge de la plénière, le premier argentier du pays a indiqué que la dette extérieure de l'Algérie ne dépassait pas 500 milliards de dollars. Quant à la dette publique, elle est, selon lui, à moins de 1% du produit intérieur brut. En revanche, les recettes du pays ont diminué de 50%, tout comme la fiscalité pétrolière. M. Djoudi affirmera encore que le Trésor public accuse un solde négatif, tandis que le fonds de régulation des recettes se maintenait tant bien que mal à 40% du PIB. F. A.