Photo : Riad Par Faouzia Ababsa La session de printemps du Parlement s'est ouverte hier par des discours prononcés respectivement par Mohamed Bourayou et Abdelkader Bensalah, Abdelaziz Ziari étant en mission en Uruguay pour représenter le président de la République. C'est donc le discours de Ziari que son vice-président a lu et dans lequel on peut noter une nouveauté dans les sorties médiatiques du troisième homme de l'Etat. A savoir la suggestion à la création de commissions d'enquête parlementaires dans le domaine de la corruption. Lisant toujours le discours écrit, le porte-parole de Ziari, le temps d'une plénière, a affirmé que l'APN «veillait à l'application rigoureuse des lois adoptées par l'institution et à la réunion des conditions à même de garantir et préserver la crédibilité des institutions». Et ce, en apportant aide et assistance aux structures concernées pour la lutte contre la corruption. Toutefois, l'on voit comment la chambre basse, ou même haute, pourrait concrétiser cela en l'absence de la loi relative au règlement budgétaire que le gouvernement a, à maintes reprises, déposé sur le bureau de l'APN et que celui-ci n'a pas encore vu le jour. L'orateur s'est par la suite étalé sur la bonne gouvernance et les conditions à réunir pour en faire un mode de gestion. Pour sa part, le président du Sénat s'est livré à une sorte de réquisitoire aussi bien à l'adresse des membres du gouvernement qu'aux membres du Conseil de la nation. Il a en effet, invité les premiers à être présents lors des séances consacrées aux questions orales, notamment quand elles concernent leurs départements respectifs. En plus clair, il leur a demandé de manière indirecte ne pas se dérober et se cacher derrière le ministre chargé des Relations avec le Parlement, prétextant l'indisponibilité. Abdelkader Bensalah invitera les sénateurs à se départir de l'absentéisme lors des mêmes séances, parce que même s'ils ne sont pas les auteurs des interpellations, il n'en demeure pas moins que les réponses à celles-ci pourraient leur être très instructives. Abordant les travaux de l'institution qu'il préside et pour la prémunir de toute spéculation ou critique maintes fois ressassées par la presse quant à l'inactivité aussi bien de la chambre basse que de la chambre hausse, M. Bensalah annoncera que l'ordre du jour de cette session de printemps demeurera ouvert. Et ce, en accord avec le gouvernement et l'APN, le but étant de permettre à l'Exécutif de parachever l'élaboration des projets de textes qu'il souhaiterait voir programmés sans que l'ordre du jour ne soit définitivement clos. Et le deuxième homme de l'Etat d'énumérer les projets en question. Il s'agit, en sus de celui relatif à l'organisation de la profession des comptables, experts comptables et commissaires aux comptes, du code maritime, de celui de la concurrence, du code du commerce, des conditions applicables aux pratiques commerciales, des codes communal et de wilaya, des projets de loi relatifs à l'organisation de la Cour suprême et du Conseil d'Etat, de l'organisation de la profession d'avocat et enfin de la loi portant exploitation des terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat. L'intervenant établira un bilan assez positif de l'activité parlementaire de son institution durant les deux derniers mandats. Toutefois, cette activité pourrait se développer à travers des mesures que le Sénat pourrait entreprendre. «En attendant la révision relative aux textes fondamentaux, à l'instar de la Constitution et la loi organique relative portant organisation des relations et le règlement intérieur, le bureau du Conseil de la nation peut prendre des décisions et des résolutions à même de combler nombre de vides juridiques, à condition bien entendu qu'elles ne soient pas en contradiction avec les lois fondamentales consacrées.» En filigrane, Bensalah annonce une prochaine révision de la Constitution. Une révision que le président du Sénat a toujours souhaité voir aborder l'élargissement des prérogatives du Conseil de la nation, qui se limite pour le moment à l'adoption ou le rejet des projets de loi qui lui sont soumis tels qu'adopté par l'APN.Enfin, signalons que les deux grands absents lors de l'ouverture de la session parlementaire, sont MM. Benbouzid et Barkat, respectivement ministres de l'Education et de la Santé. Deux secteurs en forte ébullition depuis plusieurs mois déjà et dont les premières victimes, notamment pour le premier secteur, les élèves et leurs parents. F. A. M. Djoudi : «Aucune décision n'a été prise à propos» de la correspondance du FMI à l'algérie Il y a quelques jours, le Fonds monétaire international a adressé une correspondance au gouvernement algérien lui recommandant de faire marche arrière et relancer le crédit à la consommation, notamment pour les véhicules. Se faisant ainsi le porte-parole des concessionnaires étrangers. Rencontré hier en marge de l'ouverture de la session de printemps du Parlement, le ministre des Finances a indiqué qu'aucune décision relative à cette question n'a été prise pour le moment, évitant d'entrer dans les détails ou d'en dire un peu plus. En revanche, M. Djoudi s'est prêté, comme d'habitude, aux autres questions de la presse, particulièrement celles relatives au code des marchés publics à l'étude par une commission interministérielle et à l'augmentation de l'inflation, mais aussi à l'impact des augmentations de salaires sur le pouvoir d'achat, compte tenu des hausses incessantes des prix de produits de larges consommation.