Depuis jeudi dernier, l'Algérie compte un champion du monde junior du 1 500 mètres en la personne du jeune Imad Touil, vainqueur en Pologne. Un sacre qui replonge automatiquement la mémoire collective nationale dans ce long fleuve de bonheur où elle s'était baignée durant plusieurs années, tout au long des exploits signés par Nourredine Morceli, maître incontesté de la discipline pendant plusieurs années au gré de titres de champion du monde, records mondiaux et une médaille olympique qui font de l'enfant de Ténès l'un des athlètes les plus prolifiques de l'histoire de l'athlétisme mondial. Ce même Morceli qui avait justement entamé sa fantastique chevauchée par une seconde place aux Championnats du monde juniors disputés au Canada en 1988. Cela signifierait-il que le Touil, en tant que champion du monde, est mieux parti que son aîné Morceli et qu'il laisse, à travers cette consécration, transparaître de meilleures prédispositions. Sans doute pas, car le fort de l'incomparable Nourredine réside, entre autres, dans cette capacité légendaire de gérer toute une carrière au plus haut niveau planétaire, face à une adversité multiple, dont la plus dangereuse aurait pu être l'indifférence tout aussi légendaire que réservent traditionnellement et fatalement les responsables aux champions en herbe. Morceli l'Algérien avait rapidement su contourner cet écueil pour se prendre en charge à la dimension de son talent et des ambitions qui allaient suivre ce talent sur les plus grandes pistes du monde, faisant la joie régulièrement renouvelée des Algériens et suscitant l'admiration et le respect là où il courait pour un sacre ou un record du monde qu'il devait battre après l'avoir déjà battu précédemment. Pour le jeune Touil, le parcours ne fait que commencer et, lorsqu'on est champion du monde junior de la plus belle spécialité de l'athlétisme, cela signifie qu'on peut être champion du monde senior et espérer égaler un compatriote et exemple nommé Morceli. Pour peu que la prise en charge sache courir au rythme des ambitions grandissantes. Et que la carrière de Touil soit aussi longue que son avenir en commencement. L. I.