Photo : Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le programme du renouveau de l'économie agricole et du renouveau rural entame sa deuxième année consécutive. Il met en œuvre les mêmes objectifs contenus dans la matrice, à savoir un environnement incitatif avec des crédits sans intérêt dont, le RFIG, le renforcement du crédit leasing pour la mécanisation agricole. Des programmes d'intensification des filières : céréales, légumes secs, lait, semences et plants, pour le cas de Constantine, et, enfin, un système de régulation des produits à large consommation (Syrpalac) visant à la sécuriser et stabiliser les marchés dont ceux de l'agriculture, avec en prime la protection des revenus des agriculteurs. L'enveloppe financière consacrée à cette opération est évaluée à 199 millions de dinars comme manne débloquée d'emblée. «Ce budget nous a permis d'entamer la mise en œuvre de ce plan et de le poursuivre avec cette seconde campagne. Pour l'heure, nous demeurons à l'abri d'un quelconque manque financier», apprend-on du côté de la direction des services agricoles (DSA). En parallèle, les crédits octroyés aux fellahs battent leur plein depuis le début de la campagne agricole, et les «Rfigards» se sont présentés à la CCLS pour bénéficier de semences. Jusqu'au 26 du mois en cours, leur nombre a atteint 864, tous programmes confondus. Le montant des prêts a, quant à lui, dépassé 200 millions de dinars. «Le nombre d'agriculteurs qui ont opté pour le crédit RFIG a ainsi légèrement augmenté. On s'attendait à cela, car il fallait au départ vulgariser cette nouvelle donne depuis son entrée en application en 2008», commentent les responsables. Notons au passage que l'année écoulée a été sanctionnée par l'octroi de 633 crédits du genre avec un montant ayant atteint 390 millions de dinars. Sous un autre angle, le plan du renouveau n'est pas venu pour se sacrifier en dons sans contrepartie. Ceci dit, chaque wilaya devrait réaliser un taux de majoration dans la filière dans laquelle elle excelle et se lancer dans d'autres filières. À cet effet, le taux de croissance retenu pour la wilaya de Constantine avoisine 6%. Autrement dit, chaque année, la circonscription est appelée à majorer son rendement par ce pourcentage. «Pour la première année on a amplement dépassé cette marge», devait nous dire le chef de service chargé de la production agricole, indiquant que Constantine a enregistré des rendements de 112% en céréaliculture et de 135% en production laitière. Des performances obtenues, selon la chambre d'agriculture et la DSA, à travers les outils que l'Etat a mis en place pour booster à nouveau le secteur. Alors que d'un côté les crédits sont octroyés avant chaque début de campagne, des outils viennent conforter, en plus, le développement des filières avec notamment le Fonds national de développement et de l'investissement agricole (FNDIA) qui «stimule» les productions les plus spécifiques dans une région donnée. Un autre fonds national de régulation des productions agricoles (FNRPA) tend encore à primer les principales filières, notamment le lait et les céréalicultures. «En dépit de tout cet arsenal bonus destiné au secteur, il reste à convaincre une minorité d'agriculteurs de songer davantage à l'amélioration de leurs produits. Certes, la wilaya totalise un taux plus qu'honorable dans son secteur, mais il reste à voir cette réussite dans un aspect plus ou moins détaillé. Les fellahs dont les terres n'excédent pas 10 hectares devraient adhérer davantage à ce plan de renouveau», laisse-t-on entendre auprès des services agricoles. Pour ce faire, tout un dispositif est consigné dans cette rénovation, qui s'étale jusqu'en 2014, et se traduit par un programme de renforcement des capacités humaines avec des appuis techniques. La formation, la vulgarisation, en plus d'un encadrement de mise à niveau des ressources humaines sont des atouts à faire valoir pour exceller dans la qualité des produits récoltés. Le Pechat, mécanisme qui résume le tout, est donc nécessaire pour honorer le contrat de performance de la wilaya, soutient la même source ajoutant qu'«au début du processus du renouveau, la machine n'était pas bien huilée car il fallait vulgariser et sensibiliser la profession, c'est-à-dire les agriculteurs et aussi l'interprofession qui englobe les exercices liés à l'agriculture. Cela requiert énormément de communication à tous les échelons». Par ailleurs, concernant les perspectives de la saison annoncée, il est à signaler que Constantine aspire à se lancer dans la filière de la pomme de terre. Pour cela, 353 hectares lui ont été réservés, en plus d'un autre défi relatif à la résorption de la jachère. La fructification de 65 000 hectares en céréalicultures devait être à la portée des fellahs pour peu que les conditions climatiques soient favorables.