Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La wilaya de Constantine a obtenu la seconde place en matière de consommation du crédit baptisé Rfig. Mise sur les rails en 2008, conjointement par la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) et le ministère de l'Agriculture, l'option fera bénéficier beaucoup de fellahs. Il en ressort 633 agriculteurs qui sont passés par le guichet unique (CCLS, CNMA et BADR) mis en place à la commune du Khroub. Un bon impact Le président de la Chambre d'agriculture, M. Achouri, se félicite de cette aide accordée aux cultivateurs qui ont remboursé le pourvoyeur de fonds dans les délais impartis. De fait, au dernier bulletin du mois d'août, on relève que le taux de recouvrement a atteint 94,95%. C'est-à-dire que la quasi-totalité des agriculteurs ont tenu leurs engagements vis-à-vis du guichet unique. «Le pourcentage restant est imputé en grande partie aux cas de sinistres», rassure notre interlocuteur qui n'écarte pas l'éventualité d'une passivité chez certains …qui traînent pour rembourser leur dette. La campagne 2008-2009 s'est soldée par l'octroi de 390 millions de dinars comme crédit Rfig et 14 millions de dinars pour le crédit fournisseur qui a enregistré un taux de recouvrement de 100%. Ce crédit sans intérêt devrait connaître un rush dès la prochaine campagne en octobre, prévoit la Chambre, motivant ces prévisions par la souplesse avec laquelle s'effectue l'opération au niveau du guichet unique. Pour preuve, l'indice de validation des cartes d'agriculteur étaye cette probabilité. L'intérêt s'aiguise A quelques encablures du démarrage de la campagne, beaucoup de fellahs viennent se renseigner à la Direction des services agricoles. «La mentalité de l'agriculteur algérien, quelles que soient les tendances religieuses, rejette des crédits à taux d'intérêt. Maintenant qu'il a pris connaissance de la chose, il va certainement se manifester. D'autre part, la paperasse demandée a été allégée. La carte d'agriculteur et le certificat d'engagement suffisent pour bénéficier des intrants de base, les semences», explique M. Achouri indiquant au passage que la qualité des produits mis à la disposition des exploitants n'est pas régie par une quelconque contrainte. «Chaque fellah qui a droit au crédit pourrait solliciter la gamme de son choix en matière d'engrais.» En ce qui concerne les filières touchées par le Rfig durant l'année écoulée, on citera les céréalicultures, le champ d'action par excellence de l'agriculture dans cette wilaya, qui exploite à son optimum les 13 000 hectares. Abordant l'autre crédit bail (financement par leasing), destiné au financement des machines agricoles et au matériel d'irrigation, la Chambre n'avance aucun chiffre sur ce type de prêt exonéré de la TVA. «On dira sans ambages que c'est le Rfig qui a connu un franc succès à Constantine. Le leasing qui requiert des surfaces agricoles assez vastes pour en faire bénéficier les souscripteurs n'aurait pas vraiment donné un impact au niveau de la circonscription», laisse-t-on entendre à la Chambre d'agriculture. Pour sa part, le directeur des services agricoles, M. Nezzari, estime que ce nouveau mode initié par la tutelle a pris en compte d'une façon rationnelle les besoins des agriculteurs, du moins ceux qui n'ont pas d'antécédent, ajoutant dans la foulée que la loi 08/16 relative à l'organisation agricole «mode de gestion dans l'exploitation agricole» entrera incessamment en vigueur. Encore des efforts Questionné sur la prochaine campagne version Rfig 2009-2010, le responsable a souligné que «la CCLS a déjà entamé sa livraison d'engrais aux multiplicateurs de semences». Et de poursuivre : «L'Etat fait des efforts formidables pour ses nouvelles orientations du renouveau agricole. Des actes chers et demandant des moyens sont pris en charge par la banque sous la bonne régulation des pouvoirs publics qui interviennent dans les segments de la production dont les acteurs sont les banques et les agriculteurs.» Toutefois, si le Rfig sourit aux exploitants individuels, il n'en est pas vraiment de même pour certaines exploitations collectives qui déplorent «la réglementation» rigide de la direction. Il est des cas où des associés ont recouru au partage «à l'amiable». Mais les textes régissant ce type d'exploitation interdisent l'élaboration d'un plan individuel. Ce qui fragilise souvent la sollicitation par cette frange des chaînes de crédit. En prévision de la journée du 1er octobre, la Chambre met les bouchées doubles pour s'illustrer avec d'autres ambitions et d'autres objectifs, dont la résorption de la jachère.