Si l'Afrique s'est bien illustrée en Egypte dans la catégorie des U-20, le Ghana ayant remporté brillamment le titre de champion du monde face au grand Brésil, au Nigeria, seuls les «Golden Eaglets», hôtes de la compétition, et les «Etalons» du Burkina Faso ont survécu au premier tour. Les 3 autres équipes africaines ont été renvoyées à la maison, pour avoir, toutes, terminé à la quatrième et dernière place de leur poule : la Gambie, championne d'Afrique (groupe C), l'Algérie, vice-championne d'Afrique (groupe F), battue par la Corée, et le Malawi (groupe E), dominé par l'Espagne. Avec trois défaites consécutives, cinq buts encaissés et aucun marqué, les Algériens ont quitté la compétition sans gloire. Un coaching défaillant, l'absence de Nadir Bendahmane et celle d'une réelle concurrence n'ont pas aidé les Verts à forcer une nature qui en fait une proie facile pour leurs adversaires lors de ce premier tour. Voilà autant de tares recensées au sortir des trois matches qui, hélas, ont confirmé ce que les dernières prestations algériennes laissaient transparaître : ces jeunots-là manquent cruellement de caractère, de cran. Une fragilité mentale, une fois menés au score, est assurément la plus grande lacune existant actuellement chez le groupe. Le contexte algérien, il est vrai, a tendance à favoriser une certaine léthargie au fil des matches avec un manque cruel de concurrence, d'absence de surpassement. Et quand à cela s'ajoute un déficit tactique certain pour rivaliser dans le combat, il devient délicat de songer à s'illustrer à ce niveau de la compétition. Ne s'appuyer que sur le même jeu, même s'il est agréable à l'œil, mais qui manque sérieusement d'adrénaline, de percussion et de culture de la gagne, s'avère donc insuffisant pour rivaliser avec les ténors. Avec les mêmes mots, les mêmes maux à la veille d'une compétition, les Algériens ne voulaient pas trop croire et, pourtant, il semble que, désormais, les faits sont là. Ils vont devoir tenir leur mal en patience, et radoter encore sur l'avenir du football algérien. S'il n'était pas opportun de s'enflammer sur les bons résultats en Coupe d'Afrique et cette place de vice-champion. Sur ce début de Mondial inintéressant, le temps n'est point venu encore d'accabler ou de fustiger sans grâce ce groupe vert et blanc, on retiendra globalement la qualité collective de conservation de la balle, une certaine assise défensive où l'excellent Cherchar, que les recruteurs des centres lyonnais et caenais se disputent, ou encore les qualités techniques des Bezzaz et Omrani. On a peine à croire, en effet, que les trois entames contre l'Italie, l'Uruguay et la Corée sont, quoique s'en défendent le staff technique et certains observateurs, sont dignes d'une équipe qui sent le danger ou, mieux, nourrit un soupçon d'ambition. Mais, justement, ce semblant d'espoir qu'ils ont nourri ne va-t-il pas engendrer un phénomène de lassitude ? Où alors, cette expérience sur un seul tournoi dans la difficulté, va–t-elle servir à réagir, à ne pas céder à l'affolement tout en tirant, fort, la sonnette d'alarme pour ouvrir les portes sur l'avenir avec objectivité ? Et dans une telle situation, le passé l'a prouvé, c'est le travail planifié -donner de la force et pousser à l'effort les plus réticents- qui paye. Il faut s'en convaincre que la pâte existe, même si l'effectif manque énormément de travail. La DEN et la FAF ont donc les clefs, à condition de bien analyser les causes de cette sortie sans gloire, mais le plus tôt sera le mieux car, franchement, l'inquiétude monte chez les puristes algériens. Le potentiel est là mais la différence avec les autres nations se fait sur d'autres détails. Y. B.