Pour leur première sortie internationale, ils n`ont pas séduit, mais ils n`ont pas non plus déçu le public du stade Ahmadou Bello à Kaduna. Les Fennecs cadets ont juste fait leur boulot. En perdant face aux Azzurrini (1-0), à l'Uruguay (2-0) et, enfin, la Corée sur le même score. Pas avec la manière ni le résultat que voulait leur entraîneur, Othmane Ibrir secondé par Hakim Meddane, mais en assurant l`essentiel. Ils ont souffert de l'irrationnel gabarit de leurs adversaires, mais le capitaine Bekakchi et ses coéquipiers ont réussi à prendre une sérieuse et bonne dose d'expérience en se frottant au gotha mondial. «J'aurais aimé gagner et passer au prochain tour, Nous nous sommes mis en danger nous-mêmes. Les enfants ont quand même tenu. Je m'attendais à mieux. Les autres formations étaient venues à Kaduna bien préparées pour cette compétition, et certaines sont des habituées de la compétition. Elles ont participé au moins cinq à six fois, nous, par contre, on en est à notre première expérience», reconnaît le coach algérien. Sur la pelouse, les Fennecs ont récité leur leçon d`école. En revanche, ils ont énormément souffert dans les duels du fait de la différence au niveau athlétique avec les autres cadets. Il est vrai que les Italiens et autres étaient plus que de beaux bébés pour des moins de 17 ans. Dans la logique de ne pas se faire surprendre, les équipes ont blindé leur défense avec nombre de joueurs, dont trois à la récupération et un seul devant, 90 minutes durant. Il était quasiment impossible aux frêles algériens de franchir les énormes rideaux défensifs de leurs adversaires. Même les côtés qui pouvaient servir de solution étaient bouchés. Conséquence : les Fennecs possèdent le cuir au-dessus de la moyenne, mais ne peuvent scorer. Et ce qui devait arriver arriva. Des erreurs de marquage ou d'inattention permettent aux équipes de scorer. Les équipes maintiennent la pression et s`offrent la victoire même si c'est à l`arraché. Avec trois défaites consécutives, les Verts sont passés à côté d`une qualification pour la phase finale de ce Mondial des jeunes au Nigeria. Une épreuve de ce niveau est à l'évidence pleine d'imprévus Le match de la troisième journée face à la République de Corée a démontré la totale impuissance du football algérien. Impuissance, ce n'est peut-être pas le mot. L'équipe n'était manifestement pas prête pour ce rendez-vous, pas prête pour cette Coupe du monde en général. Aucune idée, aucune capacité d'innovation, aucune capacité de réaction. Incapable de trouver la moindre solution. Elle a touché le fond en cumulant défaite sur défaite. Plus grave : elle n'a pas réussi le moindre but devant ses adversaires ; elle a été faible et sans réaction, à l'image de son attaque la plus stérile du tournoi avec le Malawi, mais avec un coach incapable au final de transmettre ne serait-ce qu'un tout petit peu d'orgueil à ses joueurs. Pour le dernier match, c'est une équipe timorée, sans ambition, battue d'avance qui s'est présentée sur le terrain. Aucune envie de se battre. Cela tranche singulièrement avec le discours du sélectionneur et celui des joueurs les derniers jours. Mais cela n'est pas très étonnant, en ces temps où le dire compte plus que le faire, où tout n'est qu'illusion. On ne voit pas comment ces jeunes auraient pu donner mieux. Certains ont voulu capitaliser par avance sur la future image : c'est raté. Le travail ne se mesure qu'aux résultats obtenus, et c'est juste. De plus en plus persuadé que l'équipe d'Algérie a abordé cette Coupe du monde avec UN plan et UN seul. Un plan anti-attaque pour passer en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Seulement, ce plan n'a fonctionné ni contre l'Italie ni contre l'Uruguay. ces matches-là, c'était déjà gagné dans l'esprit de l'encadrement. Au total, le bilan de l'équipe algérienne est très médiocre. L'équipe des Verts a fait UN beau match. face à l'Italie. Elle en a perdu 2 autres. Pour aller aux huitièmes de finale, une Coupe du monde, c'est deux matches qu'il faut gagner. Et contre l'Uruguay, elle n'a rien montré, totalement incapable de réagir, comme contre la République de Corée. Les puriste croient vraiment que l'équipe d'Algérie n'avait préparé qu'un seul match : celui contre l'Italie. De ce point de vue, c'est une réussite. Mais elle avait négligé tous les autres adversaires, et tous les autres matches, faisant ainsi la démonstration flagrante qu'elle ignore ce qu'est une Coupe de monde. C'est à notre sens une grave faute de la part de l'encadrement, qui, manifestement, n'a pas préparé l'équipe pour une Coupe du monde, mais pour un match, celui face aux Azzurrini, partant du principe que toutes les autres rencontres étaient peut-être gagnées d'avance. Une épreuve de ce niveau est d'évidence pleine d'imprévus, et, là où l'on attend l'encadrement c'est justement dans la gestion de ces imprévus : il faut soit les éviter, soit les maîtriser. Autrement dit, il ne faut pas faire un beau match pour ne pas jouer le reste sur les mêmes rythme et envie, ou bien alors il faut battre deux formations en ayant une véritable ligne de conduite, ce qui n'a pas été le cas. L'ombre de Nadir Bendahmane Le coach n'a pas prôné un jeu très offensif. La tactique a marché contre l'Italie lors de la journée inaugurale de la Coupe du monde. Qu'avait-il à perdre de toute façon, tant l'équipe était au fond du trou ? Mais, pour la suite des matches, c'est autre chose, il n'a pas repris les rênes de sa formation qui avait tout à prouver. Son coaching était effarant de naïveté. Peu de turn-over, aucune confiance accordée à des joueurs de talent qui garnissaient le banc. Que l'on peut critiquer, bien sûr, mais qui, avec un seul attaquant, risquait peu de contenir les assauts des autres équipes. Alors qu'il aurait fallu faire vraiment jouer la concurrence. Il aurait sans doute pu montrer de bien meilleures choses plutôt que de mettre la pression en ne les faisant jouer qu'en l'absence d'autres joueurs. Bref, il est peut-être temps de revenir aux fondamentaux des Verts avec des entraîneurs qui prônaient un jeu d'abord solide avant de miser sur l'attaque à 100%. C'est peut-être l'absence de Nadir Bendahmane, le sociétaire de Grenoble, qui manque à l'équipe. Le Biskri a laissé l'équipe sans centre-avant et sans finisseur, lui qui s'est distingué lors de la CAN à Zeralda. Le buteur de la CAN était l'un des atouts majeurs des Fennecs pour cette joute planétaire. Nadir va-t-il très vite devenir indispensable à son équipe ? Impliqué dans les quatre buts des Verts lors de la CAN qui a eu lieu en Algérie, le longiligne centre-avant a démontré toute l'étendue de son talent dans les stades de Zeralda et de Dar El Beïda pour la finale d'un public aux anges. Une performance qui a permis également à son équipe de mettre fin à une série de matches nuls et vierges sur sa pelouse et d'enchaîner des victoires consécutives qui lui ont permis de jouer la finale perdue face aux grands et vieux Gambiens. L'enfant de Sidi Okba a inscrit quatre buts, il s'est classé second meilleur baroudeur de la CAN des U-17 ans. L'ancien joueur de Caen tenait une place importante dans les résultats des Verts en CAN. Outre la concurrence supplémentaire qu'il apporte dans le groupe, l'international algérien donne du dynamisme à son équipe et lui permet d'avoir un finisseur supplémentaire. En témoignent son impressionnante force de pénétration et son placement idéal. Toujours au bon endroit, il aura donc mis un peu moins d'un mois pour être décisif. Othmane Ibrir qui a regretté son absence, ayant lourdement pesé sur le rendement de son effectif, déclara dans une conférance de presse avant le départ pour Kaduna, reconnaissant déjà tout le bien que Nadir avait fait à son équipe, «Il a beaucoup de talent et d'intelligence. Sa vision et sa finition sont de qualité supérieure.» Sur ses prestations, il n'a pas tari d'éloges. Dans un effectif des Algériens toujours aussi jeunes, le goleador algérien a su apporter toute son expérience et surtout donner des options supplémentaires au coach en cas de long parcours en CAN. Sa présence a permis au coach de faire souffler ses attaquants lors des semaines de compétition. Il aura été l'atout majeur des Verts dans cette fin de saison et dans la course à la phase finale du Mondial. Non présent à ce dernier, pour des raisons que l'on ignore, Nadir n'a que les compétitions avec son club en France pour se mettre en évidence. Et il veut en profiter en attendant patiemment, la saison prochaine, de retrouver les Verts en espoirs peut-être. A. R. Aucun responsable n'était à l'accueil ! Comme au départ, aucun responsable, que ce soit de la FAF ou du MJS, n'était à l'accueil des joueurs qui venaient pourtant de prendre part à la Coupe du monde des U-17 ans. Apparemment du côté des responsables de notre football, on n'aime s'afficher avec ces jeunes que lorsque les résultats suivent. C'est donc dans l'indifférence totale que les jeunots ont quitté l'aéroport Houari Boumediene. Après avoir été très bien encadrés durant trois années, les joueurs redécouvraient la dure réalité des choses. Et pourtant, ce sont ces mêmes jeunes qui ont fait retentir quelques jours plus tôt l'hymne national au Nigeria ! A. R.