Photo : M. Hacène Par Amirouche Yazid Au cœur de toutes les discussions, en Algérie comme en Egypte, la rencontre qui opposera le 14 novembre prochain les sélections des deux pays semble avoir commencé bien avant le coup d'envoi de l'arbitre sud-africain désigné par la FIFA après proposition de la CAF. Le match a commencé à plusieurs nivaux avec cette singularité qui consiste à voir des acteurs traditionnellement opérant dans d'autres sphères intervenir pour parler du rendez-vous du Caire et de ce qui a trait à son déroulement. Les chefs de la diplomatie des deux pays ont jugé utile de cosigner une déclaration pour appeler les professionnels des médias à plus de correction et de sportivité dans le traitement de l'événement. Mourad Medelci, côté algérien, et Ahmed Abou El Gheit, côté égyptien, maintiennent la vigilance contre tous les débordements qui risquent de nuire au caractère purement sportif de la rencontre. Dans le même registre médiatique, les officiels égyptiens n'ont pas hésité un seul instant à faciliter la tâche des journalistes algériens qui sont déjà au Caire pour assurer la couverture de la partie. Il y a quelques jours, des journalistes égyptiens furent reçus par des ministres ainsi que par le directeur général de l'ENTV. Il va sans dire que les ardeurs tendent à se calmer de part et d'autre quand bien même on enregistrerait de nouveaux écarts de «professionnels du mensonge» et autres semeurs de sensationnel à Alger comme au Caire. Que tout le monde soit rassuré : l'Algérie et l'Egypte se valent bien en capacité de produire de l'intolérance et de l'invective quand le temps est à la sagesse et à la réflexion lucide. En matière de gestion du groupe, les sélectionneurs des deux équipes semblent opter pour une stratégie identique qui vise à mettre les joueurs loin de la pression populaire. La sélection algérienne a, en effet, entamé hier son stage d'avant-match en Italie afin d'éloigner le groupe de la pression qui entoure la rencontre capitale du 14 novembre dont l'enjeu n'est autre qu'une place au Mondial 2010. Les Pharaons ont préféré, pour leur part, quitter la fièvre événementielle qui s'est emparée de la capitale pour élire domicile à Assouan où les coéquipiers du gardien Al Hadhri –dont la prestation a donné davantage de soucis au staff technique- ont livré un match amical contre le modeste onze tanzanien largement surclassé sur le score de 5-1. Le staff technique égyptien a manifestement atteint les objectifs qu'il souhaitait à travers cette joute amicale. Hassan Shehata et ses assistants visaient plus une victoire pour le moral qu'autre chose. Ce qui s'explique par le standing de l'adversaire choisi ainsi que par l'autosatisfaction affichée par les Egyptiens, staff et joueurs, durant et après le match contre la Tanzanie. Si les Pharaons donnent l'impression d'avoir soigné leur mental à quelques jours de la rencontre, force est de constater que des failles persistent dans l'entrejeu et la défense comme l'atteste le but tanzanien marqué suite à un maître tir à 30 m de la cage d'Al Hadhri. C'est dire que les Verts ne doivent pas se contenter d'empêcher l'adversaire de jouer pour la simple raison qu'ils possèdent des atouts de nature à leur permettre d'imposer leur jeu. Le sélectionneur national, Rabah Saadane, qui n'a pas jugé opportun de programmer un match amical pour perfectionner la stratégie qu'il compte mettre en place contre les Pharaons, fait face ces derniers jours à une série de mauvaises nouvelles annonçant, l'une après l'autre, des blessures contractées par des éléments essentiels dans son échiquier traditionnel, à l'image de Ziani, Bougherra et Antar Yahia. Les cartes ne seront visiblement pas dévoilées de si tôt aussi bien pour les Verts que chez les Pharaons, les très expérimentés Saadane et Shehata ayant décrété le black-out dans tout ce qui a trait à la vie des deux sélections. Pour l'heure, ce black-out résiste à la fièvre populaire et au tapage médiatique qui s'en suit ici comme là-bas.