Assurément, la société algérienne connaît une radicale métamorphose. Les crimes, vols et agressions sont devenus monnaie courante à telle enseigne qu'ils se sont banalisés. Qu'il semble bien loin le temps où nos villes étaient de véritables havres de paix. Même les villages n'ont pas échappé à ce changement. Evidemment, plusieurs facteurs sont à l'origine de cette mue dont les influences culturelles et ceux inhérents à l'emprise des nouveaux moyens de communication. C'est dans ce cadre qu'il y a lieu de placer la consommation effrénée de drogue, laquelle fait des ravages au sein de la frange juvénile. Si par le passé le phénomène se limitait aux drogues dites «douces», les choses ont, de nos jours, évolué dans la mesure où des drogues, jadis apanage des Européens, sont de plus en plus consommées chez nous. C'est ce qui a été mis en évidence hier lors de la conférence de presse qu'organise périodiquement la cellule de communication et des relations générales de la Sûreté de wilaya d'Alger. Selon le commissaire principal Samir Khaoua, chargé de communication au niveau de la Sûreté de la wilaya d'Alger, 410 comprimés de Subutex 8 mg (de la morphine sous forme de comprimés) viennent d'être saisis par la brigade de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants et des psychotropes. Cette dernière, agissant sur des renseignements précis a, en date du 19 octobre dernier, mis la main sur 4 individus à Alger-centre, dont l'auteur principal est un ressortissant algérien habitant en France. Ce dernier (CH. T., 53 ans) a été arrêté au niveau de la station de bus de Bir Mourad Raïs alors qu'il s'apprêtait à écouler sa marchandise. «Je suis catégorique, c'est une première. Par le passé, il nous arrivait de mettre la main sur 4 ou 5 comprimés de ce type par an [au niveau de la capitale]. Mais un chiffre pareil, nous ne l'avons jamais atteint», affirmera Nasser Hamouche, chef de la brigade de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants et psychotropes de Châteauneuf (division ouest), présent à la conférence de presse. Il mettra en évidence le caractère extrêmement dangereux de cette substance. «Le toxicomane algérien n'est pas habitué à ce type de psychotropes. Il ignore que deux comprimés peuvent lui être fatal», insistera-t-il, ajoutant qu'un seul comprimé de Subutex peut coûter jusqu'à 9 000 dinars ! L'autre affaire traitée par les services de la Sûreté de wilaya d'Alger a trait à la saisie de 3 kg de cannabis. A la suite de longues investigations, N. N., 35 ans, est neutralisé. Il dissimulait la drogue dans des baguettes de pain préalablement débarrassées de leur mie. Acculé, il finira par avouer aux enquêteurs les noms de ses pourvoyeurs. Toujours dans ce domaine ayant trait au cannabis, en date du 18 octobre dernier, les services de sécurité ont mis la main sur une personne, CH. A. (30 ans), en possession de 12 kg de cannabis. «Il était en possession de 2 téléphone portables et avec, tenez-vous bien, 8 puces Nedjma afin de pouvoir communiquer et brouiller les pistes à nos éléments», indiquera Merzouk Faïçal, du département est de la police judiciaire d'Alger. CH. A. finira par donner le nom de ses plus proches collaborateurs, E. L., 24 ans, résidant à l'ouest du pays, et M. R., 29 ans, repris de justice, actuellement en fuite. L'autre affaire élucidée par les services de police concerne la falsification de la monnaie étrangère. En date du 8 octobre dernier, deux Maliens (S. H. et A. D.), âgés respectivement de 34 ans et 32 ans, sans domicile fixe, ont été neutralisés par les éléments de la police à la suite d'une souricière. 10 500 euros (en faux billets) ont été trouvés en leur possession. «Seuls quelques billets d'une valeur totale de 100 euros n'étaient pas falsifiés. Il est évident que ces Maliens les utilisaient pour rassurer leur clients et leur soutirer le maximum d'argent», fera remarquer M. Khaoua. En guise de conclusion, nos interlocuteurs ont insisté pour dire que, outre l'aspect répressif, la DGSN favorise l'aspect écoute et dialogue. «Des campagnes de sensibilisation sont organisées périodiquement à l'adresse des jeunes qui n'ont jamais eu affaire à la drogue. Nos psychologues leur expliquent comment éviter de tomber dans le filets des dealers qui leur promettent monts et merveille», souligneront-ils. A signaler que, outre ces affaires relatives à la drogue et à la falsification de monnaie, l'activité des services de la Sûreté de wilaya d'Alger se sont intéressés à d'autres affaires, à l'image de la résidence non autorisée de ressortissants étrangers, aux coups et blessures volontaires et à la vente illicite sur la voie publique. Par ailleurs, les services de police ont, dans le cadre de leurs activités ordinaires, recensé 6 667 délits liés à la circulation routière, ce qui a conduit au retrait de 3 759 permis de conduire. B. L.