Photo : S. Zoheir Par la Rédaction de la santé Le mouton de l'Aïd peut être à l'origine du kyste hydatique, une maladie redoutable, voire mortelle, que l'on peut éviter. Les campagnes de prévention lancées ici et là prônant un «Aïd sans kyste hydatique» permettent de faire baisser le nombre de décès causés par le kyste hydatique, pas seulement durant l'Aïd El Adha mais durant toute l'année. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a appelé, cette année encore, les citoyens à observer certaines règles d'hygiène et des mesures de précaution indispensables lors de la cérémonie du sacrifice du mouton, afin d'éviter la propagation du kyste hydatique. Le département de la santé a indiqué dans un communiqué que les facteurs propices à la diffusion de cette maladie sont grandement réunis lors de l'Aïd El Adha. Ainsi, pour empêcher la propagation de cette maladie «grave», il est nécessaire de rendre courantes certaines précautions indispensables lors de la cérémonie du sacrifice du mouton. Les services vétérinaires ne peuvent vérifier tous les abats des animaux sacrifiés. Peu de citoyens sont vigilants. En cas d'un abat qui paraît suspect, il est nécessaire de contacter le vétérinaire de la commune de résidence ou de l'enfouir profondément afin de le mettre hors de portée des chiens. Car, par ce geste, «la transmission du parasite au chien sera empêchée et la chaîne de transmission brisée». «Certes, cette maladie du kyste hydatique est guérissable mais au prix d'une intervention chirurgicale “lourde et difficile” destinée à extraire le kyste de l'organe touché (foie ou poumon)», a prévenu le ministère de la Santé, pour lequel «la sensibilisation accrue de la population permettra de diminuer l'incidence de cette pathologie en appliquant certaines règles élémentaires d'hygiène». Aussi et afin de combattre cette maladie, il est également recommandé, «durant toute l'année et non pas seulement durant l'Aïd El Adha», de rincer abondamment les fruits et légumes avant de les consommer, d'empêcher les chiens d'accéder aux abattoirs, d'assurer le traitement des chiens malades par le vétérinaire, d'éliminer les chiens errants et de bien se laver les mains avant de manger. Il faut savoir que le kyste hydatique ou hydatidose est une maladie parasitaire des herbivores, principalement du mouton, due à un parasite nommé Echinococcus Granulosis qui se transmet à l'homme par le biais du chien. C'est le développement chez l'homme, le plus souvent au niveau du foie, de la forme larvaire d'un ténia du chien. Il s'agit note-t-on, d'une poche remplie de liquide qui se développe de jour en jour et qu'on trouve fixée sur des organes tels que le foie, le poumon, la rate ou le cerveau… Ainsi, la poche est constituée d'une membrane qui est la larve du parasite : le ténia. Le cycle d'infection du kyste hydatique se déroule obligatoirement entre les canidés (le chien) et les herbivores (mouton, chèvre, etc.) mais il peut également toucher l'être humain. Le chien est contaminé en mangeant les viscères d'animaux atteints, soit en ingérant les larves du parasite présentes dans divers organes du mouton, en particulier les viscères infectés tels que les poumons ou le foie jetés de façon anarchique dans la nature. Le mouton est contaminé par ingestion d'œufs de parasites éliminés dans le milieu extérieur et présents dans le tube digestif du chien, autrement dit, en broutant de l'herbe souillée par des excréments de chien infecté. Le parasite se fixe alors sur le foie ou le poumon du mouton. C'est ainsi, que le cycle se perpétue entre chiens et moutons. L'homme n'est contaminé que de manière accidentelle, par ingestion d'œufs de parasites recueillis sur le pelage d'un chien ou en mangeant des aliments, en particulier des légumes, souillés par des excréments de chien infesté. Il est donc primordial d'éviter la propagation de cette maladie, particulièrement, à l'occasion du acrifice de l'Aïd El Adha, en évitant de jeter les organes infestés ou suspectés du mouton dans la nature ou dans les poubelles. En Algérie, le kyste hydatique serait responsable chaque année de près de 2 000 cas opérés. La maladie est fréquente au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et de l'Est, en Australie et en Argentine. Des foyers d'infection persistent en Corse, en Provence, dans les Pyrénées-Atlantiques.