Le nombre d'importateurs s'est réduit de 11% au cours des dix premiers mois de 2009, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes algériennes et ce, grâce à la généralisation de l'utilisation de la carte magnétique du numéro d'identification fiscale (NIF) à toutes les opérations de commerce extérieur. L'obligation faite à tout importateur d'utiliser cette carte, qui est intégrée au Système d'information et de gestion automatisée des Douanes (SIGAD), vise évidemment l'assainissement de l'activité de tous ces vampires et sangsues vivant aux crochets de l'économie nationale qu'ils saignent pour s'enrichir grâce aux crédits bancaires bonifiés, sous-facturations, non-déclarations et/ou fausses déclarations… Et pour barrer la route à toutes leurs manœuvres en amont et en aval, le CNIS communique aux banques les bases de données des opérations du commerce pour leur permettre de procéder à un suivi rigoureux des opérations engagées et aux apurements de dossiers de domiciliation en possession de ces banques avec lesquelles il travaille en étroite collaboration, pour l'amont. En ce qui concerne l'aval, le dispositif de contrôle devra être renforcé pour impliquer les autres institutions concernées (ministère du Commerce, Banque d'Algérie et services des Impôts) en vue d'une meilleure coordination des interventions de tous ces acteurs. Tel que présenté, le schéma de lutte contre les opérations d'importations frauduleuses et/ou douteuses a tout d'un véritable sas qui séparera le bon grain de l'ivraie. D'autant plus que les Douanes algériennes projettent la connexion de l'ensemble des sites douaniers (ports et aéroports) au système SIGAD et la modernisation de ce système par le recours aux nouvelles technologies, avec pour objectif de parvenir à la déclaration et la signature électronique, qui amélioreront l'efficacité des contrôles. Mais ce qui fait de la carte NIF et de toute la procédure de contrôle ainsi que du schéma de lutte contre les mauvais importateurs un atout gagnant, c'est certainement le fait que les opérations de contrôle s'effectuent sans aucune intervention humaine. Autrement dit, le NIF aura sonné le glas des passe-droits, des corrupteurs et des corrompus. Difficile à croire quand on voit la part que prend l'économie souterraine dans le marché interne, grâce à des opérateurs qui ont leurs entrées et leurs soutiens partout, jusque dans les sphères du pouvoir. Sans vouloir méjuger ni dénigrer le travail accompli par les Douanes algériennes et les autres institutions, on peut, cependant, prendre quelques produits indicateurs de la vitalité et la persistance de l'importation frauduleuse pour confirmer, ou infirmer, la capacité de sassage du procédé de contrôle mis en place. Et le meilleur produit-test est sans conteste les pétards et tous ces produits pyrotechniques dont l'importation est strictement interdite et qui pourtant inonde le marché national à chaque fête du Mouloud. On a déjà un aperçu avec les fumigènes et d'autres produits qui sont toujours en vente. H. G.