De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La wilaya de Bouira, qui a longuement été paralysée sur le plan du développement et a souffert de l'absence d'investisseurs privés pouvant générer de la richesse et offrir une opportunité d'emploi aux centaines de chômeurs, connaît ces derniers temps une nouvelle dynamique de développement économique et social. Elle aspire à de meilleurs lendemains. La paralysie était due en partie à la décennie noire durant laquelle le terrorisme avait empêché toute volonté d'implantation des investisseurs au niveau des zones d'activité qui avaient été créées dans certaines localités de la wilaya. A l'époque, tous les responsables et partenaires parlaient de la fuite d'investisseurs vers d'autres wilayas du pays ou leur refus d'investir au niveau de la région. A côté de cette situation, il y avait aussi la mauvaise gestion administrative des projets d'investissement. En effet, la bureaucratie et le gaspillage ont fini par avoir le dessus sur la détermination de certains investisseurs, après avoir été attirés par les potentialités de la région et l'intérêt de développer quelques activités. Ces dernières années, les partenaires économiques locaux, dont des chefs d'entreprise et des représentants du patronat, y voient déjà les lueurs d'une évolution qui annonce d'énormes transformations à l'avenir. De leur côté, les autorités essayent de booster l'économie locale en développant le secteur de l'investissement et en faisant appel aux opérateurs économiques. La création de multiples mini-zones d'activité à travers différentes communes est une politique mise en place depuis l'été 2008, mais sur le terrain, les autorités ont dû consacrer une grande période pour l'assainissement des dossiers d'investissement et la réhabilitation des zones d'activité. Ainsi, dans la daïra de Lakhdaria, une zone d'activité était créée par le passé pour abriter 20 investisseurs, mais finalement, il n'y avait que deux entrepreneurs qui ont réussi à implanter leurs projets. La zone industrielle de Sidi Khaled située à 12 km à l'est de Bouira et qui s'étend sur près de 300 hectares a été trouvée, en 2008, comme une zone où l'activité est presque fantomatique. Sur les 28 investisseurs inscrits jusqu'à l'année 2000, seuls 8 ont réalisé leurs projets. Les investisseurs qui étaient portés uniquement sur les registres avaient avancé l'absence de commodités (l'eau potable, le gaz et l'électricité) pour motiver le retard de leurs projets. Sur un autre plan, les autorités ont décidé la création de nouvelles zones d'activité et le réaménagement de celles qui existent déjà, dans l'espoir de booster l'économie locale, mais l'accès au foncier demeure toujours un handicap. Et encore, disent les promoteurs que nous avons interrogés, «la redynamisation de l'économie locale ne peut se faire par la seule création de zones d'activité si ces dernières demeurent dépourvues du minimum de commodités». Selon nos interlocuteurs, le développement économique se fait par une synergie des efforts allant dans le sens de développer les différents créneaux d'activité en parallèle. Alors que ce n'est pas chose aisée quant on sait que certaines zones sont implantées dans des endroits où même les accès sont inexistants. Ainsi, en août 2009, le ministère de l'Industrie avait accordé à la zone industrielle de Sidi Khaled une enveloppe de 43 milliards de centimes pour son aménagement. Les travaux consistent en l'alimentation en eau potable à partir du barrage de Tilesdit et la réalisation de la route qui doit la relier à l'autoroute. Par ailleurs, un groupe algéro-italien et le groupe Cévital ont exprimé leur désir de s'implanter de manière effective. Les citoyens de Bouira considèrent que c'est une véritable bouée de sauvetage. En effet, le groupe Cevital est en train de réaliser plusieurs projets d'envergure à travers les communes du territoire de la wilaya de Bouira. On cite sur la grande liste, un hypermarché dans la commune de Bouira qui créera 500 postes d'emploi directs. A Ahnif, le même groupe a fait l'acquisition d'une parcelle de 10 hectares pour y implanter une unité de transformation de verre. De ce fait, le souhait des milliers de chômeurs de la wilaya de Bouira est de trouver un poste emploi mais surtout pour redonner un second souffle à l'économie locale qui a pris un sacré coup dans l'aile durant la dernière décennie.