Photo : Sahel De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La situation sécuritaire au niveau de la wilaya de Bouira tend à s'améliorer de plus en plus, a indiqué M. Ali Bouguerra, qui est à la tête de la wilaya de Bouira depuis plus de quatre mois, lors d'un entretien à bâtons rompus que nous avons eu dernièrement au niveau de son bureau. Selon ce responsable, dont la désignation, en juillet dernier, avait suscité un vaste soulagement auprès de la population de la région qui attendait depuis des années une relance effective des projets de développement et une amélioration du cadre de vie, «le retour à la normale sur le plan sécuritaire est prouvé par les infrastructures réalisées au niveau des différentes localités de la wilaya, dont 70 km de l'autoroute Est-Ouest qui ont été achevés, avec notamment des ouvrages d'art qui sont uniques à travers le pays si ce n'est pas du Maghreb, la mise en service du barrage Tilesdit dans la daïra de Bechloul qui va permettre l'alimentation de plusieurs communes et apporter un plus pour l'irrigation des terres agricoles, la réalisation du réseau de transfert d'eau à partir du barrage Koudiat Acerdoun [dans la région de Maala, ndlr], dont la mise en eau est prévue très prochainement, la présence de sociétés étrangères représentant près de 22 nationalités différentes (Italiens, Français, Turcs, Chinois…), dans le cadre de la réalisation de mégaprojets structurants, de logements et d'autres projets d'équipements. Mis à part l'attentat terroriste du 20 août dernier, où l'on déplore 13 morts et une trentaine de blessés, qui, d'après le wali, a été commis dans le but de perturber l'élan du développement dans la wilaya, plusieurs indicateurs montrent un retour progressif à la normale et à l'accalmie. Cela se vérifie notamment par le retour des population dans les villages qu'elles avaient déserté par le passé, notamment à Boukram, Bouderbala, Ridane, Ath Mansour et d'autres localités grâce à la mise en œuvre de plusieurs programmes de développement rural tels que le PPDRI et le logement rural qui ont permis une grande transformation dans le cadre de vie des citoyens», cependant, tout en saluant l'effort des services de sécurité sur le terrain, le wali a reconnu qu'il y a, pour le moment, des localités attirant l'attention dans ce domaine, dont Lakhdaria qui commence petit à petit à connaître la sérénité. «La célébration du premier Novembre a été grandiose cette année dans cette localité et il y avait des moudjahidine qui ont pleuré la semaine dernière quand ils ont vu des milliers de personnes se regrouper au niveau du cimetière des martyrs alors que, durant les années 90, les mêmes moudjahidine ont juré qu'ils n'étaient qu'une poignée à se présenter pour cette cérémonie symbolique.» Cela dit, pour ce responsable, la situation s'est nettement améliorée, ce qui va permettre à la région de se consacrer au développement. 2009 doit être l'année de la mise en place de l'investissement Sur le plan du développement et concernant les projets d'investissement privé générateur d'emplois et de richesses dans la wilaya, A. Bouguerra a indiqué que sa démarche consistait à faire de 2009 une année consacrée à l'investissement. Les pouvoirs publics sont là pour fournir les conditions nécessaires à l'implantation des investisseurs sur le territoire de la wilaya. En réponse à notre question sur ce sujet, les dispositions prises par la wilaya pour attirer des investisseurs dans la région et éviter les blocages qui poussent ces derniers à bouder la wilaya, telle l'usine de production d'équipement électroménager Samha qui était prévue en 2002 au niveau de Bouira, avant d'être implantée, dernièrement, à Sétif par l'industriel Rebrab en partenariat avec Samsung. Le wali a déclaré que tout investisseur est libre de choisir la région dans laquelle il veut lancer son activité. Au niveau local, les responsables concernés sont tenus de faciliter les investissements et de supprimer les entraves, notamment les réflexes bureaucratiques, qui découragent les investisseurs. Toutefois pour le même investisseur, le wali a annoncé que le patron de Cevital va investir dans trois projets dans la wilaya de Bouira, dont l'un est une unité de production d'agglomérés au niveau de la zone industrielle de Sidi Khaled, pour laquelle «j'ai donné des instructions et des décisions pour l'aménagement de cette zone et son alimentation en eau potable et gaz de ville, la réalisation du réseau d'assainissement et le règlement de tous les contentieux liés au foncier». Par ailleurs, cet industriel a acheté un terrain de sept hectares pour la réalisation d'un hypermarché qui permettra la création de près de 1 000 postes d'emploi pour la vente de tous les produits. Ce projet qui a eu l'aval de l'APC et de la commission du Calpi bute pour le moment sur l'autorisation du Duch qui, par crainte, avait préféré consulter son ministère, ce qui est irrégulier car le terrain étant situé en dehors du PDAU de Bouira, l'avis favorable devait être délivré par le Duch pour l'obtention d'un permis de construire, ce qui a été considéré par le même responsable comme un manquement de la part du directeur des services de l'urbanisme. Par ailleurs, le wali a indiqué qu'au titre de 2009, 95 projets d'investissement seront lancés pour diverses activités, industrielles et manufacturières, comme une clinique privée qui a été inaugurée dernièrement et une unité pour la production de semences de pomme de terre et de lait, au niveau de la localité d'El Esnam. La majorité des chantiers ont été relancés Concernant le logement qui a longtemps suscité des mécontentements de la part des demandeurs n'ayant pas été satisfaits vu le nombre insuffisant de logements inscrits et les retards dans les réalisations, dans ses multiples sorties sur le terrain, le responsable de l'exécutif ne cesse d'adresser des remarques et des instructions au promoteur et aux entreprises afin de respecter les délais de réalisation et aussi de veiller au respect des normes de construction et d'aménagement des différents immeubles. Sur ce point, le wali, qui a promis de remettre un rapport détaillé sur la situation des programmes de logements dans la wilaya, s'est déclaré satisfait de la réussite du programme RHP au niveau des localités qui ont été ciblées par les différents projets. «Le RHP a été une parfaite réussite, il faut visiter les localités de Bouderbala, Ahnif, Taghzout, Saharidj et d'autres pour se rendre compte des mutations qui ont été enregistrées au niveau des villages.» Concernant le LSP, le même responsable a relevé des retards dans la réalisation, en dépit de la révision des prix. Cependant, il déclare que près de 1 000 logements seront livrés d'ici la fin de l'année, après l'engagement pris par les entreprises en place d'accélérer la cadence des travaux en tenant compte de la qualité des ouvrages et la réalisation des VRD, de l'éclairage public et de l'électrification, ainsi que l'installation du gaz. Pour le logement social qui est piloté par l'OPGI, «ça ne va pas, 3 000 logements ne sont pas achevés ou non lancés». En plus de l'absence d'entreprises pour prendre des marchés de réalisation des logements sociaux locatifs, le wali a attribué cette situation à l'environnement défavorable dans lequel ont travaillé les entreprises et l'administration qui a conduit à l'arrêt de l'office ces dernière années pour des raisons juridiques. Ce n'est qu'à partir de juillet que les choses sont rentrées dans l'ordre et l'office s'affaire maintenant à relancer ses différents projets de réalisation afin de livrer le maximum d'habitations.