De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Construite sur un site faisant face à l'Université des sciences et de la technologie d'Oran, à la sortie est de la ville, la Cité des 2 000 logements AADL, plus connue comme la cité AADL de la pépinière (en raison de sa proximité avec un jardin botanique), offre à ses habitants un cadre de vie plutôt agréable et un environnement que de nombreuses cités envieraient. «Il fait bon vivre dans cette cité, confirme l'un des habitants pourtant connu pour être un peu sourcilleux sur la qualité de vie. Pour autant, nous pourrions accéder à une qualité de vie supérieure, qui ne nécessite ni de gros efforts ni d'importants investissements. Il faut juste veiller à respecter les plans initiaux qui prévoient des espaces verts, des aires de jeux...» A commencer par la verdure, quasi inexistante en dépit de nombreux espaces et des engagements pris par les responsables de la daïra d'Oran quelques années plus tôt. «Le chef de daïra lui-même nous avait promis d'aménager des espaces verts et des aires de jeux conformément au plan. Mais force est de constater que, trois ans plus tard, rien n'a été fait dans ce sens», déplore le même habitant. Exception faite d'un terrain de sports combiné, comme la ville en a vu fleurir des centaines ces dernières années, la Cité des 2 000 logements ne dispose malheureusement d'aucune aire de jeu. «La priorité était au logement, estime-t-on dans la cité. La crise était telle qu'il fallait loger à tout prix et le plus rapidement possible. Mais aujourd'hui, rien n'empêche de réparer cette situation aberrante.» Les 1 377 locataires de cette cité (à cause de l'inadéquation d'une partie du terrain à la construction, 623 logements avaient été délocalisés sur un autre site) déplorent également l'absence d'un parking pour abriter les centaines de voitures qui encombrent trottoirs et allées dès la fin d'après-midi. «De plus, cela fait courir aux enfants un danger certain puisqu'ils sont, parfois, contraints de jouer sur la chaussée et prennent le risque de se faire percuter par des chauffards qui traversent la cité pour éviter la circulation de la route nationale.» Un meilleur éclairage public, un marché couvert de fruits et légumes, des Abribus, un dispensaire, une crèche, un deuxième collège pour ne pas empiéter sur les deux écoles primaires… constituent d'autres besoins des habitants de la cité AADL de la pépinière, près de six ans après sa réception. «La gestion de la cité par AADL est satisfaisante dans l'ensemble, observe notre interlocuteur. Le concierge et la femme de ménage assument bien les tâches qui leur incombent. L'entretien et le gardiennage sont assurés par des agents relevant de l'AADL. Il reste tout de même que nous nous insurgeons contre cette dernière qui, dans une de ses lettres, a reproché aux locataires 50% des pannes des ascenseurs. La vérité est qu'ils sont de mauvaise qualité et inadaptés à des blocs de 14 étages.» Contrairement à d'autres cités, les locataires des 2 000 logements ne souffrent pas du manque d'eau, même si certaines canalisations éclatent de façon récurrente, ces derniers temps. En fait, depuis que la cité est alimentée à partir des deux châteaux d'eau se trouvant à l'extérieur de la cité. Une décision qui a été prise aux environs de mars dernier, au lendemain de la découverte d'un chien mort à l'intérieur du bassin qui servait à l'alimentation en eau. Quand les locataires s'impliquent «Depuis, nous sommes alimentés à partir des châteaux h24, sauf lorsqu'une canalisation éclate. Il faut alors attendre deux, trois, voire quatre jours. Mais dans l'ensemble, nous touchons du bois.» Une patience que certains locataires n'ont pas eue puisqu'à la première alerte, ils se sont fait aménager des réservoirs d'eau… Comme d'autres ont eu cette généreuse idée de se cotiser pour réaliser de petits espaces verts ou doter leurs entrées d'immeubles d'une petite rampe d'escalier conférant à leurs bâtisses «un peu de classe» (particulièrement tous les immeubles disposent d'ascenseurs «fonctionnels» dont la maintenance jusqu'ici assurée les Chinois, a été transférée à l'AADL). Ce qui n'a pas été pour déplaire aux concierges. «Leur venue, conjuguée aux gardiens de nuit et à certains locataires délégués par leurs pairs pour assurer la sécurité, est une bonne chose. Nous sentons qu'il y a plus de sécurité et moins de vols. En fait, il y a plus de tentatives déjouées que de vols réussis», estiment les locataires. Une situation bien différente de l'époque où la cité était encore en chantier et, plus tard en 2004, à l'arrivée des premiers habitants… Hormis les besoins cités plus haut, «auxquels il faudra bien s'intéresser un jour», les locataires de la cité AADL font bien des jaloux : une quarantaine de bâtiments entre blocs (9 et 14 étages) et tours (16 étages), deux écoles primaires, toutes sortes de commerces, une agence Sonelgaz récemment installée… «Il s'en faut de peu pour que la Cité des 2 000 logements soit un modèle du genre», conclut notre interlocuteur en indiquant le lancement, il y a quelques jours, du chantier de construction d'une mosquée qui va épargner aux pratiquants non motorisés les déplacements aux mosquées de l'USTO ou de Bir El Djir.