L'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) fait partie de celles qui ont pu résister à l'environnement de plus en plus difficile et hostile en Algérie, notamment après l'ouverture du marché national. Cette entreprise publique, créée en 1982 après la restructuration de l'entreprise mère Sonelec, arrive à surmonter les difficultés liées particulièrement à la concurrence déloyale et à l'informel. Ainsi, malgré l'apparition de plusieurs acteurs dans le secteur de l'électronique, notamment le privé, l'ENIE, selon les différents responsables de cette entité, a pu garder ses parts du marché intactes et même s'élargir à d'autres créneaux tels que l'informatique et les énergies renouvelables. Deux filiales ont ainsi été créées. Il s'agit d'Alfatron Electronic (matériels informatiques), une entreprise publique économique algérienne créée en 1993 sous le statut de société par actions, et une autre pour la fabrication de panneaux solaires dont le coût est estimé à 24 millions de dollars. Ces deux filiales sont une preuve tangible de la volonté des responsables de cette entité de maintenir l'entreprise sur les rails. Il faut dire que, malgré la concurrence déloyale et féroce perçue dans ce créneau, Alfatron accapare quelque 20% des parts du marché. Selon son responsable de la communication, une opération est en préparation pour équiper toutes les institutions étatiques telles que les ministères et autres organismes en matériel informatique. Il s'agit d'une instruction du gouvernement qui sera appliquée en 2010 visant particulièrement à réduire les importations du pays. D'une manière générale, Alfatron, ajoute-t-on, participe amplement à la vulgarisation et la généralisation de l'usage des TIC en Algérie. Pour ce qui concerne les énergies renouvelables, l'ENIE produit aussi des panneaux photovoltaïques et des lampadaires solaires. Sur ce plan également, l'ENIE vise à équiper plusieurs ministères et organismes publics. Pour en revenir à l'entreprise mère, il y a lieu de dire que celle-ci a été retenue pour bénéficier d'un soutien financier de la part des pouvoirs publics. Un responsable de l'entreprise, rencontré en marge de la Foire de la production nationale, défend lui aussi le produit ENIE, estimant qu'il n'a rien à envier aux produits importés. Mieux, il dira qu'avec le service après-vente et la qualité qui s'améliore constamment ENIE arrive à se maintenir sur le marché de l'électronique grand public. Un marché estimé, selon la même source, à environ 500 000 téléviseurs. Il est utile de rappeler enfin que, dans le cadre d'un projet gouvernemental visant à faire de la région de Sidi Bel Abbès un pôle national pour l'industrie électronique, un établissement public à caractère industriel et commercial relevant du secteur économique de l'Armée nationale populaire a été créé par décret présidentiel (n°09-223 du 29 juin 2009). Il s'agit de l'établissement d'une plate-forme de systèmes électroniques à Sidi Bel Abbès qui assurera la conception, les études, le développement, l'importation, l'exportation, la fabrication et la commercialisation de matériels électroniques, ensembles, sous-ensembles et composants électroniques. S. B.