De notre envoyée spéciale à Sidi Bel Abbès Amira Bensabeur La solution solaire semble avoir conquis les responsables de la wilaya de Sidi Bel Abbès qui viennent de donner récemment leur accord pour l'installation, à titre expérimental dans le domaine de l'éclairage public, des premiers équipements photovoltaïques made in Algeria produits localement par la nouvelle unité ENIE-Solar. Selon le directeur du partenariat de l'entreprise mère, M. Noureddine Bennaci, le programme retenu à ce titre avec les responsables locaux portera sur la fourniture et la pose de quelques échantillons de lampadaires solaires photovoltaïques au niveau de cinq principales intersections routières de la capitale de la Mekerra, avant d'être étendu par la suite à la future rocade nord devant contourner le faubourg de Sidi Djillali jusqu'à la localité de Sidi Lahcene sur une longueur de quatre à cinq kilomètres. Le même responsable tiendra à rappeler que différents organismes et collectivités publiques du territoire national ont manifesté leur intérêt pour les formules photovoltaïques (éclairage public, pompage solaire, thermique solaire...) proposées par l'unité de Sidi Bel Abbès. Il citera, entre autres, la ville d'Aïn Touta, dans la wilaya de Batna, dont les élus locaux ont décidé d'opter pour la source photovoltaïque en matière d'éclairage public et de signalisation routière ainsi que plusieurs corps constitués pour l'acquisition de diverses solutions solaires. Estimant que le marché algérien est fortement demandeur de ce type d'énergie renouvelable, et ce conséquemment à la promulgation des textes relatifs à la protection de l'environnement et l'utilisation des énergies renouvelables, M. Benaci révèlera, par ailleurs, l'existence d'un carnet de commandes négociées ou en voie de l'être avec d'autres clients potentiels relevant, notamment, des secteurs de l'environnement, de l'industrie, des travaux publics, de l'hydraulique, de l'agriculture, des douanes… «Pour le seul marché national, nous confiera-t-il à ce propos, les besoins en panneaux photovoltaïques, toutes gammes de puissance confondues, se situent aux environs de 100 Mwc pour les cinq années à venir... Ce qui représente, en termes de rentabilité, un chiffre d'affaires d'environ 15 millions de dollars/an pour atteindre un niveau de croisière de 135 millions de dollars dès la cinquième année d'entrée en production de la nouvelle unité solaire de Sidi Bel Abbès.» Vers l'effacement de la dette Dans le cadre de l'assainissement des entreprises publiques, le gouvernement vient de procéder, récemment, à l'effacement total de la dette de l'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) de Sidi Bel Abbès évaluée à plus de 16 millions de dinars. Expliquant les causes de l'endettement lors d'une précédente rencontre avec la presse, les responsables de l'ENIE ont fait remarquer que celles-ci étaient dues essentiellement aux «pertes de change enregistrées par l'entreprise suite à la dévaluation du dinar et qui représentaient à elles seules, entre 1991 et 2009, quelque 22,7 milliards de dinars…» «Cette situation était liée, a-t-on encore précisé, au fait que l'ENIE réalisait 90% de ses approvisionnements à l'étranger, ce qui fait que la valeur des intrants importés a été augmentée directement par l'impact de cette dévaluation… Laquelle dévaluation avait, donc, fini par engendrer un excédent des dépenses sur les recettes, c'est-à-dire des cash-flows négatifs et des découverts dont les intérêts à des taux onéreux, une fois capitalisés, aggravaient d'année en année son passif…» Attendue depuis plusieurs années, il va sans dire que cette salutaire décision des pouvoirs publics ne manquera pas ainsi de réconforter le staff dirigeant du géant de l'électronique grand public en Algérie appelé, désormais, à jouer un rôle moteur dans la nouvelle stratégie industrielle du pays avec le projet de mise en place d'une future plate-forme électronique à Sidi Bel Abbès. Echec du partenariat ENIE-LG Par ailleurs, le projet de partenariat avec LG a échoué devant les exigences de cette firme, que l'ENIE a rejetées. Aujourd'hui, l'entreprise qui produit quelque 1 200 TV LCD par jour et 15 000 ordinateurs par an compte conquérir le terrain grâce à sa nouvelle politique de restructuration, étant donné qu'elle détient 40 pour cent du marché national, malgré l'existence de 55 marques étrangères au niveau local. L'objectif tracé, malgré un outil de travail obsolète, étant la production d'un million de TV. Le programme arrêté vise le rajeunissement des effectifs, suite au départ en retraite de quelque 700 employés. L'ENIE, qui compte plus de 1 860 travailleurs, s'attelle à relever les défis, grâce à plusieurs partenariats en vue avec des Français, pour mieux conquérir le marché local et même étranger. Cependant, et sur le plan financier, l'ENIE n'a bénéficié d'aucun crédit depuis 2002 et vit grâce à une production entièrement vendue. Parallèlement, cette entreprise vient de mettre sur le marché des solutions solaire avec un ensemble de produits visant la fabrication de cellules photovoltaïques, en partenariat avec des firmes étrangères. Cela constitue l'un des axes de développement tracé par l'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) à long terme. Déjà, elle a procédé à la commercialisation de panneaux solaires, de 500 KW, et, dans deux ans, elle mettra en service des panneaux de 4 mégawatts. Le programme visera la fourniture et la pose d'un nombre appréciable de spécimens de lampadaire solaire photovoltaïque au niveau des carrefours principaux de la ville de la Mekerra, au nombre de cinq, pour cibler ensuite la future rocade nord, allant de la cité Sidi Djillali jusqu'à la commune de Sidi Lahcene distante de 5 kilomètres. Les responsables de l'Entreprise nationale des industries électroniques ont cité plusieurs wilayas, notamment Batna, qui a décidé de se doter de cet équipement d'éclairage et de signalisation. Cela explique, selon les responsables, que ce type d'énergie est fortement demandé et que toutes les gammes de puissance confondues se situent aux environs de 100 Mwc pour les cinq années à venir.