Qui connaît la symbolique de la date du 17 février 1989 ? Nul doute très peu de gens, sinon personne. Et pour cause ! Elle ne représente absolument rien pour le commun des Algériens, voire pour toutes les populations maghrébines. Ce 17 février 2009 marquait le 20e anniversaire de l'Union du Maghreb (UMA). On retiendra que c'est un certain 17 février 1989 à Marrakech que fut proclamée la fondation de l'UMA, regroupant les 5 pays du Maghreb : l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie et la Libye. Ces vingt ans imposaient une halte. Loin des formules diplomatiques, c'est un constat d'échec sans appel. Le néant. L'UMA n'a jamais eu d'autre existence que sur le papier. Au grand désarroi des experts détachés auprès de cette organisation, les institutions maghrébines tournent toutes au ralenti. Les échanges commerciaux entre les pays du Maghreb sont très faibles. Elles n'excèdent pas dans le meilleur des cas les 3% des échanges extérieurs de ses pays membres. La frontière terrestre entre l'Algérie et le Maroc est fermée depuis 1994. L'attentat terroriste de Marrakech a dressé définitivement une barrière entre les deux pays. Les Marocains qui ont accusé Alger sans preuves tangibles d'en être l'instigatrice ont poussé cette dernière à fermer ses frontières terrestres en réponse à cet affront. Quelques années après, la Libye et la Mauritanie rompent leurs relations diplomatiques. On pourrait même dire que la désunion s'est accentuée entre les Etats membres depuis cette date. Pouvait-on croire, encore, en l'UMA ? Les cinq pays entretenaient une fiction. L'échec est consommé. Le long blocage de la construction de l'UMA a fini par en faire une coquille vide qui ne vivait que par son sigle. Force est de constater aujourd'hui que, depuis l'annonce utopique de sa création en 1989, l'UMA n'a pas bougé d'un iota. Toutes illusions perdues, l'UMA agonise. Le rêve d'union est bel et bien fini. G. H.