L'épargne que le secteur des assurances mobilise ne semble pas être à la mesure de ce à quoi aspirent ses promoteurs. Une palette de problèmes en est à l'origine. L'automobile, une branche à profits mais aussi à problèmes pour les assureurs, tient toujours le haut du pavé dans la structure des indemnisations dont s'acquittent les compagnies d'assurances, qu'elles soient publiques ou privées. Elle constitue cinquante pour cent de leurs chiffres d'affaires. Mais, ce n'est pas tout : dans le segment automobile, un élément de taille a focalisé une partie de la conférence de presse qu'a organisée jeudi 24 décembre le Conseil national des assurances (CNA) : l'assurance obligatoire. C'est une police d'assurance à tarification dérisoire dont se plaignent les assureurs. Ceux-ci souhaitent la réaménager, l'augmenter. Sans succès, parce que les pouvoirs n'en veulent pas. Ces derniers l'ont, en fait, relevée, mais dans des proportions jugées insuffisantes. L'assurance obligatoire, c'est un cinquième de l'assurance automobile. Dans une intervention parée de critiques, à l'occasion de cette rencontre, le président des courtiers d'assurances a estimé que la structure actuelle de tarification pénalise les compagnies d'assurances et que si elle continue, il y aura risque sur elles. Et de relever qu'il est des compagnies d'assurances qui accordent «quatre-vingt pour cent de réduction». «Ce n'est pas normal», s'emporte-t-il. Il a par ailleurs rappelé que le taux de pénétration enregistré par les entreprises d'assurances reste le «plus faible» dans la région du Maghreb. Deux organismes, le Fonds de garantie des assureurs et le bureau de tarification, en projets actuellement, devraient apporter un plus au secteur des assurances et lui imprimer, peut-être, une nouvelle dynamique. C'est le vœu du secrétaire général du CNA, Abdelhakim Benbouabdellah, qui en a fait état lors cette conférence de presse. Autre structure en perspective, une école d'assurance montée en partenariat avec des Français. Les négociations en sont à un stade «avancé», rapporte le président de l'Union algérienne des assurances et réassurances (UAR), Amara Latrous. L'augmentation du capital social des compagnies d'assurance, les animateurs de la conférence de presse évoquée plus haut en ont également parlé. Et ils se sont accordés sur le fait que relever le capital, c'est dans l'intérêt des entreprises d'assurances pour étendre leurs capacités de financement. Seulement, «il y a d'autres priorités», ainsi que le souligne le patron d'Alliance Assurance, Khelifati Hassen, présent à la rencontre de jeudi. Cette entreprise privée prévoit, selon des données statistiques avancées par Younes Hamidouche, responsable de la cellule de communication, à Alliance Assurance, de clôturer l'année 2009 avec un chiffre d'affaires en nette augmentation. Elle veut ainsi faire mieux que l'année dernière où elle avait dépassé les prévisions qu'elle s'était fixée, en dégageant 1,67 milliards de dinars de chiffre d'affaires. Autre société privée, la 2A. Celle-ci a estimé, par la voix de son directeur général, présent à la conférence de jeudi, que le relèvement du capital social dont il est question est tout à fait «objectif», notant que la 2A n'a pas attendu la décision des pouvoirs publics pour le revoir à la hausse. Il y a trois ans, elle a ramené son capital à trois milliards de dinars. D'autres questions, telles que la lenteur dans la prise en charge, le traitement des dossiers des assurés ou encore le peu d'engouement qu'accordent les citoyens à certains produits d'assurances, à l'exemple de l'assurance vie, ont été abordées au cours de cette rencontre. Y. S.