L'Assurance-personnes demeure le parent pauvre du secteur. La faiblesse de l'assurance-personnes en Algérie a été relevée, hier, par M.Ahmed Hadj Mohamed, directeur général de la société d'assurance et de réassurance El Baraka Oua Al Amane, lors d'une conférence organisée au siège de l'Ugcaa. «Cette branche doit être développée», a-t-il lancé. M.Hadj Mohamed affirme qu'à l'échelle mondiale, 55% des encaissements sont représentés par les assurances- personnes. En Afrique du Sud, 90% du chiffre d'affaires proviennent de cette branche alors qu'en Algérie, elle ne représente que 6% du marché national. Le secteur des assurances en Algérie reste, selon lui, dominé par trois secteurs, à savoir l'automobile, le secteur industriel et le transport. Mais, la véritable activité de ce secteur est celle des particuliers, estime-t-il. Cette faiblesse est expliquée, selon les représentants de cette société, par «la réglementation qui a été toujours non adaptée à cette activité, le réseau de distribution classique, les problèmes liés au marché financier qui devrait être plus ou moins dynamique». Cette situation a amené les pouvoirs publics à revoir la stratégie de développement de ce secteur à travers l'élaboration d'une nouvelle loi sur les assurances. Celle-ci vise, en effet, à stimuler le secteur à travers la diversification de ses produits pour répondre aux attentes des opérateurs. Elle préconise de répondre à trois principaux soucis : la stimulation de l'activité, la sécurité financière et la gouvernance des entreprises ainsi que la réorganisation de la supervision des assurances. Pour M.Hadj Mohamed, l'adoption de cette loi va permettre de booster le marché des assurances notamment la branche de l'assurance-personnes. «Ce nouveau texte de loi fera des assurances un secteur qui participera de manière efficace à la mobilisation de l'épargne», soutient-il. Ainsi, cette loi répond, poursuit-il, aux attentes à la fois des assurés, des assureurs et des opérateurs économiques. Le ministre des Finances avait, lors de ses différentes sorties médiatiques, affirmé que la priorité sera accordée à la promotion de l'assurance-personnes. «En Algérie, le secteur représente 3,66% du PIB, alors que dans certains pays développés, il y représente 50%», a-t-il indiqué. Un autre problème à été évoqué par le DG d'El Baraka Oua Al Amane, celui de la lenteur du règlement des sinistres. A ce propos, il dira que sa société est en train d'agir pour les régler en temps réel. Aussi, elle lancera incessamment des produits «Takaful» destinés à l'épargne et la prévoyance en cas de vie, de décès, d'accidents, indemnité en fin de carrière, rentes, capitalisation... De son côté, le directeur commercial de cette société d'assurances, M.Amar Djilali a souligné que le marché des assurances en Algérie est composé de 17 compagnies dont 7 nouvelles et 3 publiques spécialisées. Il ajoute que 67% de la production ont été réalisés par les anciennes compagnies soit 24 milliards de dinars. Les nouvelles compagnies ont réalisé 8,8 milliards de dinars, soit 24% de parts du marché alors que les mutuelles ont réalisé 2,8 milliards de dinars, soit 8% du marché. Le volet indemnisation est l'élément prépondérant sur lequel repose l'acte d'assurer. Le montant déboursé dans ce cadre était de 17 milliards de dinars en 2004. Le chiffre d'affaires réalisé par le secteur des assurances en Algérie a atteint, 11,1 milliards de dinars durant le premier semestre de 2005. En 2004, il était de 35,7 milliards de dinars, soit une augmentation de 14% par rapport à 2003. S'ajoutent à ce chiffre 785 millions de dinars au titre des acceptations et 83 millions de dinars au titre des assurances spécialisées. Créée en 2000, la société Al Baraka Oua Al Amane est détenue par un groupe d'assurance et de réassurance qui est actuellement coté à la Bourse de Dubaï. Son chiffre d'affaires a été de 660 millions de dinars en 2005. Son réseau de distribution est composé de 85 points de vente. Il atteindra le nombre de 110 agents généraux et agences à la fin de 2006.