Le ministre de la Communication, M. Abderrachid Boukerzaza, a annoncé mercredi dernier à Alger l'assainissement des dettes, estimées à 1,5 milliard de dinars, des entreprises d'impression ainsi que de celles de certains éditeurs privés de l'ordre de 2,5 milliards de dinars. Le ministre a souligné également que le chef du gouvernement a donné une instruction visant à permettre à ces entreprises de recouvrer leurs créances, estimées à des milliards de dinars et ce, avant la fin de l'année en cours, afin de régler le problème des créances des établissements publics d'information et qui constitue un obstacle à leur bonne gestion, notamment les imprimeries et l'ANEP. Lors d'une rencontre d'étude sur le redressement des entreprises de communication, M. Boukerzaza a réitéré la nécessité de favoriser «l'émergence d'une presse écrite porteuse des messages du développement de l'Etat algérien», avant de préciser, chiffres à l'appui, que l'Etat soutient la presse nationale en général. Concernant l'«épineux» problème de la distribution de la presse, M. Boukerzaza a exprimé la disposition de son département à soutenir toute initiative visant à faire parvenir le journal au citoyen, en consécration du principe du «droit à l'information». Le ministre a, par ailleurs, démenti, chiffres à l'appui, l'existence d'un quelconque «monopole» de la publicité par la presse publique, rappelant que l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) accorde 75% de la matière publicitaire aux titres privés. Il a également annoncé la prochaine révision du statut juridique des journaux publics qui seront érigés en entreprises économiques, ajoutant que l'Etat leur garantira toutes les conditions en vue d'assurer un service public de qualité. Ces mesures interviennent à la veille de la mise en application du nouveau plan de redressement du secteur de la communication, que le ministère envisage de mettre en œuvre. Il est basé essentiellement sur la stratégie du «groupe», qui, selon le ministre, consiste à regrouper les entreprises d'impression dans un même ensemble et les radios dans une même entité, une fois le lancement intégral des radios locales parachevé, ainsi que pour la télévision après le lancement des chaînes thématiques et régionales. Dans ce cadre, cinq entreprises d'impression ont signé jeudi dernier à Alger des contrats de performance, lors d'une cérémonie présidée par le ministre du secteur, Abderrachid Boukerzaza. Il s'agit des entreprises d'impression du Centre, de l'Est et de l'Ouest, de l'Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) et de l'Entreprise nationale de la presse (ENAP). La signature du contrat de performance de la Société d'impression d'Alger (SIMPRAL) a, quant à elle, été reportée à la semaine prochaine après l'achèvement de son assainissement financier par les experts. Cette cérémonie de signature consacre la naissance du «groupe d'impression», le premier d'un ensemble de groupes que le ministère de la Communication entend créer en application du calendrier de redressement des entreprises du secteur. La signature de ces contrats de performance constitue «la première étape du processus d'application des directives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika» et des recommandations du Conseil des participations de l'Etat (CPE) qui ont placé ces entreprises sous tutelle directe du ministère de la Communication en vertu d'une décision promulguée en janvier dernier, a rappelé le ministre. Ces entreprises se verront appliquer «les règles commerciales dans leurs transactions, afin de limiter, à l'avenir, l'intervention de l'Etat», comme affirmé par M. Boukerzaza, soulignant la nécessité pour ces entreprises de «faire preuve de transparence dans la gestion et de professionnalisme afin de pouvoir faire face à la concurrence rude prévalant sur le marché». Les contrats de performance engagent les signataires à augmenter le chiffre d'affaires, la valeur ajoutée et le produit brut de l'entreprise de 5% et à réduire les créances et dettes de l'entreprise de 10% à fin 2008. Le ministre a, par ailleurs, annoncé que la signature des contrats de performance par le groupe de presse publique est prévue dans les semaines à venir après le changement du statut juridique des organes de presse pour passer d'entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) à des sociétés par actions (SPA). L'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP), quant à elle, signera les contrats de performance après l'achèvement de sa restructuration par les experts en trois unités indépendantes, à savoir une entreprise d'édition, une entreprise d'impression et une autre chargée de la régie publicitaire, représentant ainsi un même groupe au vu du nouveau plan du ministère. A. R.