De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Ouvert à la navigation domestique en 1983, l'aéroport Abane Ramdane de Béjaïa s'est vite découvert une vocation internationale, jamais démentie depuis. C'est à partir, notamment, de 1992, année qui marque l'inauguration des premières lignes directes vers l'étranger, que le succès a commencé à se dessiner dans ce domaine. La communauté émigrée, relativement importante dans la région, optant pour la proximité, choisit naturellement ce terminal qui ne cesse de prendre de l'importance. Depuis l'année 2000, son trafic à l'international a connu une croissance ininterrompue, et le volume de ses activités a carrément explosé. A chaque saison estivale, la cadence s'accélère d'un cran. Durant cette période, l'aéroport enregistre l'équivalent d'un tiers de son bilan annuel. «De début juillet à la fin septembre, on enregistre une moyenne de 80 000 passagers, dont plus de 75% en international. Cela représente un tiers du trafic annuel moyen qui frôle les 250 000 voyageurs», souligne Nourredine Kerrouche de l'antenne locale de l'EGSA (Entreprise de gestion des services aéroportuaire de la région centre du pays). Pour l'exercice en cours, notre interlocuteur table sur un nouveau seuil de 100 000 passagers. «Durant la période mai-juin, on a accueilli 33 000 voyageurs. Au cours de la première quinzaine de ce mois de juillet, pas moins de 12 000 passagers ont transité par l'aéroport de Béjaïa. La haute saison ne fait que commencer. Le record des 100 000 passagers est à notre portée cette fois», dira-t-il, en soulignant au passage les nombreuses innovations introduites ces dernières années pour répondre aux exigences des voyageurs. Outre les travaux d'extension de l'aérogare totalisant une surface couverte supplémentaire de 1 400 m2, l'aéroport de Béjaïa vient de doubler ses banques d'enregistrement, qui sont aujourd'hui au nombre de huit. Cinq nouveaux scanners, un système de télésurveillance et une technologie de gestion moderne ont été également mis en service. «Des équipements de dernière génération ont été acquis à cet effet afin d'améliorer la sécurité et la qualité de service, et réduire considérablement le temps d'attente. Le hall central, entièrement climatisé, a été aussi relooké, doté d'écrans et d'une nouvelle sonorisation apportant ainsi un plus en matière d'information. On peut dire à ce sujet que notre système de management n'a rien à envier à ceux utilisés partout ailleurs à travers le monde», ajoute M. Kerrouche, qui n'omet pas de souligner l'ouverture et l'équipement de deux salles d'embarquement pour la séparation des flux. Qu'il s'agisse du réseau domestique ou de l'international, les horaires des aéronefs en partance ainsi que les arrivées sont continuellement affichés sur écrans plats dans les deux salles, et les formalités de passage, entièrement informatisées, sont aussi explicitées à tous les passagers. Le tarmac a été également récemment remis à neuf après avoir été fermé à la navigation durant la période s'étalant d'octobre 2006 à juin 2007. Les travaux de réfection ont touché, pour rappel, la piste d'atterrissage, qui s'étend sur 2 400 m de longueur et 45 m de largeur, comportant l'élargissement des deux bretelles de 23 m de large, mais aussi de la voie de circulation et de l'aérogare. Le terminal assure aujourd'hui 21 vols (42 mouvements) par semaine vers l'étranger, 18 vols en national et 2 vols charters hebdomadaires de Tassili Airlines. A noter que les deux compagnies aériennes présentes à Béjaïa –Air Algérie et Aigle Azur, en l'occurrence- assurent en permanence les liaisons en aller-retour sur Paris-Orly, Marseille et Lyon, et desservent exceptionnellement Lille et Châteauroux (Belgique) durant l'été. «Nos potentialités restent, cependant, sous-exploitées. Nous souffrons d'un manque de dessertes, notamment sur le réseau national. Des destinations comme Oran, Hassi Messaoud ou Alger sont très demandées. Mais, à défaut d'offres adéquates et adaptées, les usagers continuent de recourir au long voyage par route. Avis aux compagnies aériennes», insiste Kerrouche, qui rappelle en guise de démonstration la rentabilité de ces lignes lorsqu'elles étaient exploitées par l'ex-Khalifa Airways.