De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Les perturbations qui affectent depuis quelques jours la navigation aérienne en Europe se sont directement répercutées sur l'activité des services aéroportuaires en Algérie. Les denses nuages de poussière générés par une forte éruption volcanique en Islande ont, pour rappel, quasiment paralysé les dessertes aériennes sur le Vieux Continent durant ces quatre derniers jours. Pour des raisons évidentes de sécurité, les principales compagnies aériennes ont conséquemment gelé leurs activités en attendant une hypothétique amélioration de la situation. En Algérie, cette suspension temporaire du trafic aérien s'est logiquement traduite par l'annulation des vols en partance pour l'Europe. Hier, l'aéroport Abane Ramdane de Béjaïa n'assurait que les vols domestiques. Contactés, les responsables locaux de la compagnie nationale Air Algérie ont confirmé l'annulation de deux vols prévus sur Paris Orly et Lyon Saint-Exupéry. Les liaisons initialement programmées pour aujourd'hui sont également repoussées jusqu'à nouvel ordre. «Nous sommes suspendus à l'évolution de la situation dans les terminaux européens. Nous suivons les développements de très près», se limite-t-on à dire sans avancer de date pour une éventuelle reprise du trafic. Même les dessertes prévues vers le Sud de la France (Marseille) n'ont pas échappé à cette conjoncture. Seul le réseau domestique est opérationnel. A défaut de vols, les usagers se tournent visiblement vers le transport maritime. De nombreux voyageurs, pressés de rejoindre l'autre rive, pour une raison ou pour une autre, ont été ainsi amenés à prendre place dans les ferries à destination des métropoles de la rive sud de l'Europe. Pour cela, ils embarquent à Alger faute de dessertes régulières au port de Béjaïa. En basse saison, la gare maritime de Béjaïa ne programme en moyenne qu'un seul navire par mois. Si les choses restent en l'état pendant longtemps, il va falloir penser à organiser davantage d'«équipées marines» pour remédier à cette situation.