Le football n'est pas souvent une affaire de spectacle et de talent. Il peut vous servir de l'ingratitude. Surtout quand des paramètres extra sportifs s'en mêlent. Conséquence directe du retrait de la sélection togolaise, le groupe B évoluera avec trois équipes. C'est un véritable trou pour tout le continent africain. La CAN 2010 a perdu sa jambe togolaise avant même le début de la course. L'incident de Cabinda a bouleversé tout le monde et l'inquiétude planera encore dans l'enclave angolaise sous la menace des séparatistes. Néanmoins, il y a toujours des parties ou plusieurs pour profiter de l'effusion de sang afin de gagner des atouts non inclus dans la fiche technique préétablie. Les politiques ghanéens et ivoiriens ont exprimé leur angoisse suite au mitraillage du bus togolais. Ils ont exigé plus de garantie pour la sécurité de leurs délégations respectives. Chaque acteur tient son rôle. Cependant, le premier bilan est déjà là : la Côte d'Ivoire et le Ghana sont les premières bénéficiaires de cette situation surprise avec un groupe à trois qui servira deux billets de qualification au second tour au bout de trois rencontres seulement. Favoris en puissance pour le sacre final, la Côte d'Ivoire et le Ghana gagneront ainsi ce que n'auront pas d'autres sélections. Les joueurs des deux sélections seront moins fatigués pour aborder les quarts de finale, une étape qui se joue sous le poids des trois matches du premier tour. Le risque de blessure est d'ores et déjà moindre pour les deux favoris. Le cumul de cartons jaunes ne pèsera pas tant sur l'engagement des Ghanéens et des Ivoiriens. Drogba et ses coéquipiers auront neuf jours pour préparer le match des quarts de finale. Une période si suffisante pour huiler sa machine et aborder la phase de l'élimination directe avec plus d'atouts. Les effets de l'attentat de Cabinda renforcent ainsi la posture des Eléphants naturellement premiers favoris de l'édition. Trop attachés à la superstition, des Ivoiriens préfèrent écouter une autre musique : celle qui dit que le Togo a constitué tout le temps une poisse pour la Côte d'Ivoire. Une rétrospective des ratages des Eléphants dans la CAN est expliquée par la présence du Togo. Des Ivoiriens sont convaincus que chaque fois que leur onze national croise le Togo, la suite est malheureuse. Le retrait du Togo a été ainsi joyeusement accueillie par les superstitieux ivoiriens qui croient plus qu'avant en leurs chances de remporter la CAN 2010. Les effets du drame de Cabinda ont renforcé les atouts techniques de la Côte d'Ivoire. Même la superstition ivoirienne l'atteste. A. Y.