Le Groupe Sonelgaz qualifie de «réussite» l'emprunt obligataire qu'il a lancé début 2008. En valeur, il a levé trente milliards de dinars répartis en six millions d'obligations vendues, le seuil maximum accordé par la COSOB, est-il écrit dans le Newsletters Sonlegaz. C'est colossal, le nombre d'obligations souscrites a été pratiquement multiplié par deux, par comparaison à l'emprunt de 2005. L'emprunt obligataire est un procédé qui semble intéresser les petits porteurs. Avant Sonelgaz, d'autres sociétés, à l'exemple d'Air Algérie, l'ont fait. Air Algérie avait besoin d'importants investissements pour renouveler sa flotte vieillissante. La petite épargne est une nouvelle culture. Elle commence à se développer aussi bien dans les grandes villes que dans les petites villes. Pour ce qui se rapporte à l'emprunt de Sonelgaz, le plus fort taux de participation a été enregistré dans la wilaya d'Alger avec 61,17% suivie d'Oran avec 19,4%, de Sétif 5,6%, et de Tizi Ouzou 3,41%, pour ne citer que ces régions-là. Les fonds levés contribueront à financer une partie d'un important plan d'investissement qui permettra non seulement de répondre à la demande croissante en énergie, mais aussi de moderniser et d'améliorer la qualité de service, est-il souligné dans Newsletters Sonelgaz. Des données ? Le programme de financement tracé par le Groupe Sonelgaz pour 2008 nécessite un investissement de l'ordre de 187,5 milliards de dinars, financé à hauteur de 30 milliards de dinars, issus du présent emprunt obligataire, de 35 milliards de dinars en fonds propres de Sonelgaz, de 30,5 milliards pourvus par l'Etat, de 11 milliards qui représentent la participation des clients aux travaux de raccordement aux réseaux de gaz, et de 81 milliards de dinars assurés par des crédits bancaires. L'emprunt en question, outre le fait qu'il contribue fortement à redynamiser le marché boursier et les opérations financières, reflète «la volonté» du Groupe Sonelgaz de «s'orienter» continuellement vers le marché financier local et de s'inscrire durablement sur le marché des obligations comme «acteur majeur», est-il noté dans le document de Sonelagz. Pour favoriser la liquidité des obligations et permettre aux souscripteurs de les échanger, les titres seront mis sur le marché secondaire. Ils feront l'objet d'une demande d'admission en Bourse dans les trente jours suivant la levée de l'emprunt. Sur le plan commercial, le Groupe veut promouvoir davantage ses activité à l'international. Sonelgaz vient, en effet, de signer d'importants contrats avec l'Office national de l'électricité du Maroc. Avec les Marocains, l'opérateur national souhaite créer une nouvelle société en vue de commercialiser de l'énergie électrique sur le marché espagnol. La nouvelle entité se donne comme objectif de tirer profit des interconnexions reliant l'Algérie et le Maroc et dont la mise en service, dès novembre 2008, permettrait d'acheminer de grandes quantités d'énergie dans les deux sens, allant jusqu'à 1 000 MW de puissance électrique. Grâce à ces interconnexions mais aussi grâce à la mise en service dans les quatre prochaines années de plusieurs centrales électriques en Algérie, la Sonelgaz pourrait saisir l'opportunité de vendre de l'électricité à l'Europe en fonction de l'offre et de la demande nationales, des décalages horaires et des week-ends. C'est une opportunité dont le groupe pourrait tirer profit. La nouvelle société, comme expliqué dans Newsletters, assurera le rôle de «commercialisateur» et sera de droit espagnol pour se conformer aux exigences de la nouvelle législation espagnole de juillet 2007. Elle assurera également, pour les deux parties, algérienne et marocaine, la veille stratégique et commerciale au sein du marché espagnol. Sonelgaz et l'ONE ont conclu, début juin dernier, deux contrats de transit et d'échange d'énergie. C'était en marge de la 8e session du conseil maghrébin des ministres de l'Energie et des mines tenue à Djenane El Mitak. Le premier contrat, faut-il le rappeler, consiste à établir les termes et conditions techniques et commerciales qui régiront les relations entre le Groupe Sonelgaz et l'ONE en matière de transit de l'énergie électrique entre les réseaux algérien et espagnol via le réseau marocain. Le second contrat arrête les conditions contractuelles d'échange mutuel de l'énergie électrique entre Sonelgaz et l'ONE. Ces échanges peuvent être programmés ou décidés dans l'objectif de se secourir mutuellement, en cas d'aléas dans l'un ou l'autre réseau, et à la demande de l'une ou de l'autre partie. L'interconnexion avec le Maroc, la Tunisie et l'Europe existe depuis 1996. C'est un dispositif très puissant. Il est nécessaire pour palier et prévenir contre les risques et les menaces de déficit énergétique. Avec des interconnexions renforcées, la Sonelgaz et ses partenaires pourraient gérer efficacement les risques que comporteraient les délais de mise en service des centrales électriques en projet et, partant, assurer une meilleure sécurité au réseau maghrébin. Ce réseau, il est question de le renforcer pour mieux assurer la tenue de la fréquence, de participer aux réserves et d'opérer des échanges commerciaux, entre autres. Selon le document de Sonelgaz, les travaux de consolidation avancent bien, aussi bien en Algérie, en Tunisie qu'au Maroc. A titre d'exemple, la ligne 400 kV Jendouba-El Hadjar, pour ce qui est de l'interconnexion Tunisie–Algérie, est prête depuis 2003, du côté algérien. Côté Tunisien, la ligne est prête depuis 2005 jusqu'au poste de Jendouba. Mais, pour des contraintes d'entrée au poste d'El Hadjar, la ligne sera raccordée au futur poste de Chafia, prévu pour 2009. De même, la ligne 400 kV Bourdim–Hassi Ameur, qui va renforcer l'interconnexion avec le Maroc, est aussi prête. Il reste uniquement la ligne 400 kV Ouallili–Metmata qui assure la continuité du réseau 400 kV au Maroc, laquelle sera probablement prête fin 2008. S'inscrivant dans une démarche globale et cohérente pour l'instant, le Groupe Sonelgaz se projette dans le long terme. Il table sur des investissements, certes, mais également sur des débouchées pour l'électricité qu'il produit. Y. S.