D'abord, le soulagement. L'Algérie respire après sa victoire arrachée contre le Mali et ses trois points précieusement engrangés. Les Fennecs reviennent ainsi à leur niveau, même s'ils peuvent faire mieux, et rassurent ainsi leurs supporters plus qu'inquiets après la débâcle contre le Malawi. Ceci dit, le temps n'est plus à l'optimisme béat car c'est un troisième match, véritable finale du groupe A, très enflammé qui attend les Verts face aux puissants Palancas Negras. Le défi est à la hauteur de l'enjeu de cette CAN, l'Algérie doit absolument gagner contre l'Angola, pays organisateur soutenu par ses foules enfiévrées, pour passer au prochain tour, la seule performance digne de son rang de mondialiste. Néanmoins, reconnaissons-le d'emblée, une victoire contre l'Angola lundi prochain serait un exploit. Et pour cause, éliminer le pays organisateur dès le premier tour, cela ne s'est pas vu depuis une dizaine années en CAN. Dès lors, pour signer une telle performance, les Fennecs ne doivent surtout pas livrer un match médiocre, totalement dénué de folie offensive et d'application technique, comme c'était le cas, les techniciens le notent à l'unanimité, face au Mali. Le match de l'Angola ne pourra en aucun cas être géré de la même manière que celui du Mali. Dominateurs d'entrée, les camarades de Manucho font le forcing à chacune de leur rencontre pour inscrire des buts le plus tôt possible. Et gare aux équipes qui vont se recroqueviller dans leur partie de terrain. Elles subiront de ce fait les assauts incessants des Flavio, Gilberto et Mantorras. En plus, les Palancas Negras utilisent très bien les couloirs grâce à la vivacité et la souplesse de Djalma et Mabina qui ont souvent donné, depuis le début de cette CAN, des centres millimétrés. Dans ce contexte, s'il va falloir se montrer très solides en défense, les coéquipiers de Yebda et Matmour doivent être également étincelants offensivement. Marquer des buts est un impératif auquel les Fennecs ne peuvent nullement échapper. Et c'est là où se trouve le hic car, depuis cette CAN, les Verts se sont positionnés très bas dans leur partie de terrain, subissant dès lors les premiers quarts d'heure, voire même plus, de jeu. Face à la hargne de l'Angola, l'Algérie est appelée à se procurer de bonnes occasions pour marquer les buts qui lui permettront de remporter la rencontre. Le réalisme devra être encore au rendez-vous. Il reste à savoir aussi si Rabah Saadane va délaisser encore une fois son 3-5-2, son schéma de jeu préféré qui s'est montré inefficace dans de nombreux matches. Le cheikh, qui a déjà une vision de jeu assez défensive, a composé pour la rencontre contre le Mali avec un 4-2-3-1 qui a obligé Belhadj à surtout assurer ses arrières. Bezzaz était aligné sur l'aile gauche, avec Matmour sur l'autre aile, alors que Ziani menait le jeu derrière une unique pointe, Ghezzal. Il est possible que cette organisation de jeu soit reconduite pour la confrontation avec l'Angola même si la nécessité de bloquer les couloirs angolais exige de concentrer plusieurs joueurs au milieu de terrain pour empêcher les joueurs angolais d'occuper les espaces et le terrain à leur faveur. Encore une fois, Rabah Saadane sera amené à faire des choix tactiques intelligents pour remporter la partie face au rusé Manuel José, le coach de l'Angola. Enfin, il est à souligner que la préparation avantage largement l'Angola. Et pour cause, depuis son installation à la tête de l'Angola, l'ex-entraîneur d'Al Ahly, Manuel José, a multiplié les stages et les matches amicaux à Luanda et à l'étranger pour arriver à former une sélection compétitive. «En décembre, je peux vous assurer que l'équipe nationale d'Angola sera mentalement, physiquement, techniquement, tactiquement et psychologiquement prête», avait promis Manuel José lors de sa prise de fonction en juin 2009. Et, visiblement, c'est un objectif atteint car, au regard de la prestation de l'Angola, tout indique que cette équipe est bien rodée et nettement mieux préparée. Ce sont là les fruits du long stage effectué par les poulains de Manuel José au Portugal au cours duquel les partenaires de Flavio ont travaillé beaucoup sur les plans physique, technique et tactique pour être prêts le jour J. L'Algérie doit donc batailler dur pour sortir dans la peau du vainqueur après ce match. Une mission qui ne sera pas de tout repos même si les Verts pourront profiter de la probable absence de trois joueurs clés, Gilberto, Flavio et Dédé, blessés et incertains pour le décisif de lundi prochain. A. S.