De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Si l'on a l'impression de voir des mouches volantes, des éclairs, des images sombres, il pourrait bien s'agir d'un début de décollement de la rétine. Autrement dit, le soulèvement de la rétine de son support. Cela engendre le début d'une altération de la vision. Selon les médecins, ce phénomène est considéré comme étant plus ou moins prévisible, voire «normal» à partir de 50 ans chez les personnes ayant des vaisseaux fragiles, atteintes d'hypertension artérielle ou de maladies cardio-vasculaires. Mais il n'est tout de même pas sans gravité, notamment chez les personnes souffrant d'une myopie sévère, car cette maladie peut se déclarer plus tôt. Cependant, d'autres sources médicales attestent que «la personne atteinte de myopie est un sujet à haut risque de décollement de la rétine, qui peut survenir à tout âge, même si la myopie est faible» en raison «du fort pourcentage de lésions dégénératives rétiniennes prédisposant au décollement».D'autres causes peuvent entraîner le décollement de la rétine. Il s'agit des traumatismes au niveau de l'œil. La réverbération du soleil ou les éclairages violents peuvent provoquer un décollement chez les personnes prédisposées. C'est pourquoi les spécialistes gardent un œil attentif sur toutes les personnes à risque afin de dépister les anomalies de la rétine. Il s'agit le plus souvent d'une déchirure à laquelle on peut remédier au moyen du laser. L'examen du patient repose sur une autre exploration, outre le rituel fond d'œil. L'ophtalmologue utilise le miroir dit «verre à trois miroirs» pour visualiser, après dilatation de la pupille, la rétine périphérique ou la zone de lésion. Une étape très importante, selon les spécialistes, qui estiment que ces «lésions sont souvent muettes» et que toute lésion rétinienne peut être le point de départ d'un décollement de la rétine. L'urgence est de traiter par laser argon avant que le danger sur une éventuelle cécité ne s'installe dans l'œil atteint. «L'avantage de ce traitement est de permettre une véritable microchirurgie oculaire sans les risques d'une intervention chirurgicale et sans nécessité d'anesthésie», explique un spécialiste. En matière de prise en charge et de soins, la prolifération, ces dernières années, de cliniques privées et de médecins spécialisés à travers le territoire, ont rendu possibles les premiers secours apportés au décollement de la rétine. En dépit du coût jugé onéreux du laser du fait de l'absence de cette prise en charge en CHU, les sujets atteints s'arrachent des rendez-vous auprès des ophtalmologistes locaux seuls maîtres à bord du recollement au laser. Pourtant, les pouvoirs publics ont investi positivement les structures en injectant des budgets en vue de disposer «de plateaux techniques aux normes approchant celles en cours dans les pays développés», affirment des sources concordantes du secteur. «Cela fait une année que je me fais traiter au laser dans une clinique privée et à la fin de chaque séance je dois payer cash», révèle un sexagénaire atteint de diabète. Parfois, les patients reprochent aux ophtalmologistes spécialisés d'avoir proposé autant de séances de laser alors que le décollement primaire de la rétine en demande si peu. C'est l'autre secret de l'utilisation du rayon laser que seule la conscience professionnelle pourrait réguler pour minimiser les dépenses aux malades. Du moins, il faut avouer que l'Algérie aura connu une avancée significative en matière de traitement de cette pathologie liée à la vision. En témoigne le dernier programme dispensé aux praticiens et étudiants en formation au terme du 26e congrès de la Société algérienne d'ophtalmologie et ce, en présence d'éminents spécialistes étrangers. Pour rappel, les cours ont été sanctionnés par les nouveaux procédés effectués dans le diagnostic du décollement de la rétine.