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L'ONU reconnaît l'«impossibilité» d'organiser les législatives afghanes dans les délais impartis L'Afghanistan pourrait commencer à assumer sa sécurité dès 2011
Synthèse de Ghada Hamrouche Le représentant spécial de l'ONU à Kaboul, Kai Eide, a reconnu qu'il aurait été «extrêmement difficile» d'organiser les élections législatives en Afghanistan dans les délais impartis. Le report «va permettre d'apporter les améliorations nécessaires au processus électoral en partant des leçons apprises pendant les élections présidentielle et provinciales de 2009», a dit à la presse M. Eide en réaction à l'annonce auparavant du report au mois de septembre des législatives afghanes prévues initialement le 22 mai prochain. Ce report a été décidé dimanche matin par la Commission électorale afghane qui a invoqué «des problèmes de financement, des problèmes de sécurité, des incertitudes, et du défi logistique pour améliorer le processus électoral dans le pays». Fin décembre, le gouvernement afghan s'était dit déterminé à organiser le scrutin le 22 mai 2010 et même à le financer si la communauté internationale refusait de payer. Les précédentes élections législatives s'étaient déroulées en septembre 2005. Deux autres scrutins (les présidentielles de 2004 et 2009) ont eu lieu en Afghanistan depuis l'intervention militaire internationale qui a chassé les talibans du pouvoir à Kaboul à la fin 2001. Toutes ces élections ont été financées par la communauté internationale, notamment par l'ONU et les Etats-Unis. D'autre part, la conférence internationale qui se tiendra dans deux jours à Londres projette de faire passer la sécurité dans certaines provinces entre les mains des forces afghanes d'ici début 2011. C'est du moins, ce qui se dégage du projet de communiqué élaboré en vue de la conférence internationale sur l'Afghanistan qui se tiendra dans deux jours à Londres. Ce texte provisoire, que l'agence de presse britannique Reuters a pu consulter dimanche, précise que Kaboul et la communauté internationale définiront un «cadre» pour remettre aux forces afghanes la responsabilité de la sécurité. Dans le projet de texte, les parties conviennent que «la transition commencera en 2010 et que les forces afghanes pourraient retrouver d'ici début 2011 la primauté dans plusieurs provinces, l'Isaf prenant alors une fonction de soutien». L'Isaf désigne la Force internationale d'assistance à la sécurité, déployée sous commandement de l'Otan. Le texte évoque largement les efforts du gouvernement afghan pour tenter de convaincre les combattants talibans de renoncer à la violence. Kaboul mettra sur pied une organisation afin de «tendre la main aux insurgés», ajoute le texte. La communauté internationale accepterait, elle, de financer le programme de réintégration. L'Afghanistan souhaite convaincre les militants de base et des niveaux intermédiaires du mouvement taliban de rentrer dans le rang et de participer à la reconstruction du pays, a expliqué vendredi un proche conseiller du président Hamid Karzai. Les donateurs internationaux s'engageront, enfin, à fournir davantage d'aide directe au gouvernement et à aider Kaboul à assainir sa dette. Aucun chiffre ne figure dans le projet de déclaration. Le mois dernier, les pays de l'Otan ont formalisé leurs engagements concernant l'envoi de renforts militaires en Afghanistan, dont les effectifs doivent s'élever à 7 000 hommes, aux côtés des 30 000 soldats que le président américain, Barack Obama, a décidé d'envoyer en renfort. L'Allemagne a annoncé pouvoir porter les effectifs de son contingent au-delà de la limite de 4 500 hommes afin d'aider à la formation de la police afghane et à la reconstruction du pays.