Décision n Les élections législatives ont été reportées au 18 septembre en raison de l'impossibilité logistique de les organiser en mai et de l'insurrection qui ne cesse de gagner du terrain. «La Commission électorale afghane a décidé, en raison des problèmes de financement, de sécurité, des incertitudes, du défi logistique et pour améliorer le processus électoral dans le pays, d'organiser les élections le 18 septembre 2010», a déclaré Fazal Ahmad Manawi, un haut responsable de la Commission électorale afghane indépendante (IEC). M. Manawi fait référence à la difficulté d'organiser un scrutin dans un pays très largement dépourvu d'infrastructures et soumis à la rigueur de l'hiver. La campagne électorale et les mouvements des candidats comme des responsables de la Commission électorale auraient été compliqués par les conditions météorologiques dans un pays très montagneux. Par ailleurs, l'insurrection, autrefois circonscrite au sud du pays, ne cesse de gagner du terrain et en intensité, notamment dans l'Est et le Nord. Fin décembre, le gouvernement avait indiqué être déterminé à organiser le scrutin le 22 mai 2010 et même à le financer si la communauté internationale, échaudée par la présidentielle très controversée d'août dernier, refusait de payer. Selon la Constitution afghane, le scrutin devait se dérouler entre 30 et 60 jours avant la fin de la législature actuelle, qui s'achève le 22 juin 2010. La Commission électorale n'a pas précisé si les députés continueraient à siéger au-delà du terme de leur mandat jusqu'à l'organisation des élections. Les précédentes élections parlementaires s'étaient déroulées en septembre 2005. Deux autres scrutins (les présidentielles de 2004 et 2009) ont eu lieu en Afghanistan depuis l'intervention militaire internationale qui a chassé les talibans du pouvoir à la fin 2001 et installé un gouvernement pro-occidental à Kaboul, soutenu par des troupes étrangères. Toutes ces élections ont été financées par la communauté internationale, notamment par l'ONU et les Etats-Unis. La présidence avait indiqué que l'Etat afghan pourrait, cette fois, financer le scrutin si les Occidentaux refusaient d'allouer des fonds. L'élection présidentielle d'août dernier, couplée à un scrutin provincial, avait coûté 300 millions de dollars. Après le scrutin du 20 août, entaché de fraudes massives, d'une faible participation et d'attaques rebelles, diplomates et observateurs occidentaux avaient exprimé leurs craintes que la prochaine élection ne se déroule dans les mêmes conditions. Les dissensions au sein de la représentation de l'ONU à Kaboul avaient éclaté au grand jour avec un conflit ouvert entre le numéro 2 de l'Organisation, l'Américain Peter Galbraith, qui avait accusé son chef, Kai Eide, de fermer les yeux sur les fraudes. Hamid Karzaï, le président sortant, avait finalement été déclaré vainqueur le 2 novembre après le retrait de son rival Abdullah Abdullah avant le second tour. Dans la foulée, les pays occidentaux ont accentué leur pression sur Hamid Karzaï et exigé des réformes et une véritable lutte contre la corruption.