De notre correspondant à Sidi Bel Abbès Mohamed Medjahdi La région suffoque en cette période estivale. Le temps est lourd et chaud. Pas de plage, et le seul lieu rafraîchissant est le lac de si M'hamed Benali, à 4 kilomètres de la ville. Cette grande réserve d'eau entourée d'une belle pinède, un must pour les fervents des randonnées en été à sidi Bel Abbès. Aux yeux des habitants, les plus belles vacances sont celles qui permettent de s'évader du train-train quotidien et de s'offrir des moments de plaisir, de ressourcement, d'aventure, de voyages ou de tranquillité. Mais, pour certains, c'est la galère, faute d'espèces sonnantes et trébuchantes. Pour d'autres, les vacances et les congés sont une aubaine pour briser la monotonie du quotidien. Pour un grand nombre d'habitants de la région de la Mekkera, il existe, malheureusement, ceux qui tuent le temps dans les cafés ou dans leur quartier. Cette frange de la population, ne disposant pas de moyens, ne va nulle part. Les quelques sous mis de côté seront destinés à la rentrée sociale, qui s'avère difficile, puisqu'elle coïncide avec le mois sacré du ramadhan. A Sidi Bel Abbès, les fortunés se trouvent déjà sous d'autres cieux, ou au bord de la mer. Autrement, la ville vit au rythme de la chaleur. Ces derniers jours ont été marqués par une canicule d'une intensité et d'une durée exceptionnelles, facteur qui a incité les populations à rester chez elles, rendant la ville calme, et sans grande circulation. Ce phénomène est partout constaté dans la région. Ce n'est qu'après la prière d'el asr que les gens commencent à parcourir le boulevard ou à envahir les crèmeries et les grandes places en quête de fraîcheur. Les jeunes optent pour les infrastructures aquifères et s'adonnent aux techniques de natation et de baignade. A la mi-journée, les villes de la région de Sidi Bel Abbès sont plongées dans une torpeur quasi-totale, imposée par la chaleur, et les jeunes, en groupe, jettent leur dévolu sur les structures aquatiques. Dans les régions rurales, les enfants n'ont d'autre choix que de jouer dans les rues, dans les oueds pollués, ou de rester devant le petit écran. L'été dans les régions rurales est «lourd», alors qu'on dispose plus ou moins d'infrastructures de détente en ville, lesquelles offrent un léger mieux aux habitants. Dans cette région, «plus proche du soleil», une vague de chaleur règne, et des records de température ont été battus partout dans les communes, où le mercure a atteint le top. Le seul recours étant les jardins et les lieux frais, notamment les restaurants climatisés. Dans cette contrée et par cette chaleur, la ville et même les grandes agglomérations se vident à partir de 11 heures jusqu'au soir. La solution pour se rafraîchir, les piscines ou les petits bassins des projets du FNRDA, et les plages pour ceux qui en ont les moyens. Ce qui est grave durant cette période, c'est la pénurie d'eau potable, surtout dans les campagnes où le niveau des nappes phréatiques commence à baisser. C'est le calvaire de beaucoup de citoyens qui s'arment en jerricans et en citernes pour stocker cette denrée précieuse.