Chaque année en pareille saison, lorsque la canicule commence à battre son plein à travers le territoire de la région des rives de la Mekerra et en l'absence d'infrastructures d'accueil touristiques et hôtelières accessibles au commun des citoyens, partir en vacances au bord de la mer est, pour beaucoup de Bel-Abésiens, synonyme de luxe qui fait le bonheur des plus aisés et la saignée des autres. En effet, ce sentiment de ne plus profiter pleinement de la grande bleue est devenu un rituel chez les jeunes et les écoliers, qui, une fois la période des examens arrivée à son terme, n'ont durant la journée que les cafés comme lieu de prédilection pour compenser leur désœuvrement, en consommant sans cesse café, boissons rafraîchissantes, l'ombre des arbres pour se protéger du soleil et les coins des rues pour scruter les passants et briser la monotonie. Dès la tombée de la nuit, lorsque la température devient clémente, ils se regroupent au niveau des artères, les yeux rivés sur les allées et venues incessantes des flâneurs et des voitures qui y circulent. Ces endroits de “détente” de la ville demeurent les plus fréquentés en cette période, même les familles les prennent d'assaut chaque soir pour déguster les glaces et discuter entre amis et voisins, loin de la chaleur suffocante des maisons. Pourtant, Sidi Bel-Abbès, jadis petit Paris, recèle de nombreuses potentialités en matière d'animation, de loisirs et de tourisme. Mais, faute d'esprit d'innovation chez les acteurs locaux, qui sont censés intéresser la population aux activités culturelles et touristiques à moindres frais, la situation a empiré. Cette manne juteuse et relativement facile continue malheureusement, au détriment de la majorité des moins “vernis” à devenir un véritable commerce florissant pour les adeptes du gain facile. Quoique démunis, car cherté de la vie oblige, la plupart des Bel-Abésiens profitent avec leurs progénitures et à leur manière, de courts séjours d'une journée ou d'un week-end au bord de la mer. Ainsi, l'on constate que beaucoup de ces familles optent pour des campings familiaux et des excursions aux endroits qui répondent à leurs vœux tels que les plages de Sassel, Terga et Oued El Halouf. Selon les campeurs, “l'ambiance au sein des camps de toile est conviviale et la consommation est abordable par rapport aux pensionnaires de cabanons ou même ceux de simples garages aménagés pour la circonstance estivale”. Ajoutant : “Même la sécurité est assurée de jour comme de nuit.” Par ailleurs, d'autres endroits sont aussi très prisés par les familles au revenu modeste, comme les monts de Tessala, situés à 15 km au nord du chef-lieu de wilaya et surplombant la plaine de Melata. Entourée de collines boisées, cette montagne, qui abrite aussi la station de la télédiffusion et le centre des insuffisants respiratoires, est très sécurisée, inspirant des sensations de calme, d'évasion et de bien-être pour tous, particulièrement en été. L'endroit est un vrai havre de paix, un lieu de prédilection pour les adeptes des randonnées pédestres, en quête de fraîcheur avec son un panel d'activités instructives et de loisirs. En contrebas, un autre site aux paysages paradisiaques attire depuis des lustres et tout au long des quatre saisons les familles Bel-Abésiennes. À quelques encablures au nord du vaste quartier de Sidi Djillali, on trouve le lac dit “El Merdja”, qui abrite le mausolée du “ouali essalih” Sidi Mohamed Benali. Son étendue, ses eaux et la beauté de son paysage ont de tous temps inspiré les artistes de la région et les adeptes de la pêche à la ligne en eau douce. Côté tourisme, l'endroit est un véritable patrimoine naturel exceptionnel, magique et plein de charme au premier coup d'œil et constitue une autre attraction pour les visiteurs. Cependant, il faut bien le signaler, ce patrimoine naturel, de par son cadre naturel exceptionnel, revendique toujours une prise en charge respectueuse des services de l'environnement, car en son sein, beaucoup d'anomalies continuent de dégrader son paysage, allant de l'absence du civisme de certains citoyens à l'anarchie et aux quantités de déchets jetés le long de ses rives. Sa mise en valeur reste tributaire de la volonté des pouvoirs publics, à commencer par la construction de kiosques, l'aménagement des terrasses des restaurants, des fontaines d'eau potable, des bancs et des tables pour pique-nique et des balançoires et autres jeux pour enfants. Le lac de Sidi Mohamed Benali contribuera grandement au développement touristique de la ville de Sidi Bel-Abbès et s'ajoutera aux autres attractions de la wilaya, génératrices de postes d'emploi pour les jeunes chômeurs. B. AZIZ