La Coupe d'Afrique des nations de handball débute aujourd'hui. Avant même le coup d'envoi de l'épreuve, on sait que les Pharaons sont les principaux favoris de l'épreuve. Pourquoi ? Pas seulement parce qu'ils disposent dans leur effectif de joueurs exceptionnels comme El Fakharany ou El Ahmar, mais aussi et surtout parce qu'ils ont l'avantage de jouer à domicile, et bénéficient de l'aide très précieuse de la CAHB. Ils partent donc avec un taux de réussite d'environ 70%. Depuis l'édition qui s'est jouée en Angola en 2008, la CAHB a décidé que chaque compétition soit officiée par les meilleurs sifflets, qu'ils soient hommes ou dames. Mais, au Caire, on risque de ne pas voir les meilleurs arbitres, pourtant il existe de très bonnes paires, aptes à diriger de main de maître les rencontres les plus chaudes. Notre pays compte des femmes arbitres de grade fédéral et au talent avéré. Celles-ci ont vite pris d'assaut le monde masculin de l'arbitrage sportif. Les femmes sont présentes dans toutes les manifestations d'envergure sportives, Hélas ! Les téléspectateurs vont constater que la 19e édition des Championnats des nations (CAN), qui se dérouleront au Caire à partir d'aujourd'hui, se joueront sans l'un des meilleurs sifflets de l'arbitrage féminin. Et cette absence est déplorée par les connaisseurs. Les referees dames qui ont officié avec brio la Coupe d'Afrique des clubs champions à Yaoundé, ne seront pas reconduites. Même l'autre paire formée des deux sœurs jumelles Benfatima sera également absente de ces joutes africaines, au motif qu'une paire féminine algérienne a déjà officié à Yaoundé. Pourtant, ces arbitres fédérales dames ne cessent de diriger des compétions régionales, des compétitions juniors et cadettes, des rencontres de championnats nationaux. Cette paire féminine d'arbitres de handball, d'un rang fédéral, constitue en Algérie, et dans le monde arabe, une première et ce, grâce aux sœurs Khadidja et Zahra Benfatima, promues récemment au grade d'arbitres à l'échelle continentale à Cotonou (Bénin). Les sœurs jumelles se sont distinguées grâce à une 2e place, durement arrachée devant une armada de stagiaires africaines dans des conditions épouvantables. Les filles se sont vraiment dépensées lors du test d'aptitude physique sous une chaleur suffocante de 48°C, mais cela ne les a pas inquiétées pour figurer parmi les lauréates. Arrivées dans le monde du handball à l'âge de 8 ans, les deux sœurs cumulent déjà quatorze années de métier. Zahra et Khadidja présentent un CV bien garni. Les filles de la ville des Ponts suspendus décident alors de se consacrer à l'arbitrage. Du championnat scolaire au championnat régional, puis national, elles furent récompensées par la finale de la Coupe d'Algérie de handball 2007-2008. Animées d'une volonté à toute épreuve, elles continuent de récolter les lauriers. Les félicitations de Michel Moelle Mabouna, président de la commission des arbitres au niveau de la CAHB, en sont la meilleure preuve. Elles expriment leur conviction en leurs capacités professionnelles à chaque occasion. Tout ce que les hommes peuvent faire, les femmes peuvent le faire tout autant. En sport, en général, et en handball en particulier, les lois sont les mêmes pour tous les acteurs. Au cours des stages de formation d'arbitrage, elles subissent les mêmes tests, les mêmes épreuves physiques. La CAN masculine est beaucoup plus médiatisée que la CAN féminine, pourquoi les en priver ? Elles veulent montrer au public et aux organisateurs qu'elles maîtrisent les lois du handball aussi bien que les hommes. En fait, indique le chargé de la désignation des arbitres aux compétitions internationales (CAHB), les instances africaines chargés de l'arbitrage alternaient à la fois arbitres hommes et femmes. L'instance du handball continental met aussi en exergue un problème d'équité. Mais cette décision de la CAHB provoque toujours des grincements de dents. Elle ne fait pas l'unanimité au sein des arbitres fédérales dames. Après l'infernale machine à causer du tort qu'est la CAF d'Issa Hayatou, c'est au tour de la CAHB de créer l'événement. Car, en Afrique, plus l'erreur est flagrante, plus elle passe inaperçue et les auteurs sont promus. Comment expliquer la non désignation des sœurs Benfatima ? L'arbitrage est de nouveau au cœur des débats avant le coup d'envoi de ce rendez-vous continental. Injuste et «cuisiné» par les Pharaons. Les connaisseurs algériens ne comprennent rien à ces désignations. En tout cas, le débat sur la qualité de l'arbitrage africain ne date pas d'hier. Dans toutes les disciplines, les arbitres (pas tous heureusement) sont approchés pour peser de tout leur poids sur la rencontre et sceller son sort. En football, l'exemple de Bonaventure (mauvaise aventure !?) Coffi Codjia du Benin (pas du tout bénin) en est la parfaite illustration. A. R.