Englué dans une crise sans précédent avec des rappels en cascade de 9 millions de véhicules potentiellement défectueux, dont 10 000 véhicules de type pick-up Tacoma sur le marché nord-américain, Toyota traverse une rude épreuve. Une épreuve qui soumet ses responsables à une forte pression. Le constructeur japonais qui a bâti son succès mondial sur la qualité est frappé au cœur de son image de marque. Le groupe tente aujourd'hui de rassurer ses clients pour sauver cette image. Même si, en Algérie, le nombre de véhicules défectueux est insignifiant par rapport au nombre signalé dans d'autres pays notamment aux Etats-Unis, Toyota, a depuis la multiplication des rappels, joué sur la communication en rassurant régulièrement ses clients en Algérie. En plus de la prise en charge de 309 véhicules touchés par l'anomalie technique recensés en Algérie, Toyota s'est engagé à contrôler les voitures importées par des particuliers, c'est-à-dire sans passer par le concessionnaire. En somme, la situation en Algérie est maîtrisable pour l'heure par rapport aux autres pays comme les Etats-Unis où le groupe nippon subit une avalanche de plaintes. Son P-DG, Akio Toyoda, est actuellement sous pression pour rendre des comptes devant le Congrès à Washington.L'attente est, en effet, forte aux Etats-Unis, où ont été rappelés la majeure partie des 8,67 millions de véhicules Toyota concernés dans le monde par des problèmes de freins et d'accélérateur. Même le président américain Barack Obama a demandé à Toyota et à ses oncurrents d'être plus réactifs sur les problèmes de sécurité. «Lorsque la sécurité publique est en jeu, chaque constructeur a l'obligation de réagir rapidement et résolument dès que les problèmes sont identifiés», a déclaré le Président dans une interview au magazine Bloomberg BusinessWeek parue vendredi dernier, sa première intervention sur le sujet. «Nous ne savons pas encore si c'est ce qui s'est passé dans le cas de Toyota. Il va y avoir une enquête», a précisé M. Obama qui s'est dit toutefois confiant dans la capacité du géant japonais à «rester un constructeur extraordinaire, malgré ce pépin». De son côté, le gouverneur de Tokyo a accusé les Etats-Unis de se servir de cette crise pour «asséner un coup de poing» à l'archipel, dont ils jalouseraient, selon lui, la réussite. Que fera Toyota pour sortir de cette crise ? Pour le moment, ce n'est pas encore clair. Mais, on sait au moins que Toyota envisage d'installer sur ses futurs véhicules une fonction permettant de désactiver le moteur si d'autres fonctions se bloquent, a-t-on appris vendredi dernier auprès du constructeur japonais. «Toyota envisage d'ajouter une fonction sur le bouton de démarrage-arrêt de ses futurs véhicules», a expliqué Brian Lyons, porte-parole de Toyota, dans un courrier repris par les agences. Ce procédé permettrait de désactiver le moteur en appuyant plusieurs fois de suite sur le bouton démarrage-arrêt en cas d'urgence. Il n'est qu'à l'étude actuellement, a insisté M. Lyons. R. E.