De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur «L'autisme en Algérie : interventions et accompagnement» est le thème d'un colloque international tenu hier a l'université de Tlemcen, dont l'objectif consistait à faire le point sur sa prise en charge, offrir l'opportunité aux acteurs concernés par le trouble autistique de se rencontrer, d'échanger leurs expériences et de réfléchir aux actions à entreprendre dans le futur, ainsi qu'un autre axe, celui ayant trait à l'évaluation de la formation de master (psychopathologie du développement cognitif) mise en place à l'université de Tlemcen depuis septembre 2008. Lors de cette rencontre, les intervenants ont abordé l'autisme chez l'enfant, un trouble du comportement qui se manifeste par une inadaptation à l'environnement social et familial et une impossibilité à communiquer avec son entourage. Ce trouble est un gros handicap et a de lourdes conséquences tant au plan familial que socioprofessionnel. Les intervenants ont souligné cependant que l'autisme est un trouble envahissant du développement (TED). La notion de TED fait référence au caractère extensif, précoce et durable des anomalies dans plusieurs domaines du développement. Les TED constituent cependant un ensemble hétérogène. Les raisons de cette hétérogénéité sont multiples : sévérité des perturbations, troubles associés (organiques ou psychiatriques ou autres troubles du développement), niveaux de fonctionnement (intellectuel, langagier), âge chronologique. L'autisme infantile est défini par la CIM10 (Classification Internationale des Maladies, 10e révision) comme un trouble à début précoce, avant l'âge de 3 ans et par l'existence de trois types de perturbations présentes à des degrés variables de sévérité, entre autres altérations qualitatives des interactions sociales, altérations qualitatives de la communication et caractère restreint, répétitif et stéréotypé du comportement, des intérêts et des activités.Les prévalences actuellement estimées sont de 1,7/1 000 à 4/1 000 pour l'autisme infantile et de 3 à 7/1 000 pour l'ensemble des troubles envahissants du développement, soit environ 10 fois plus que les estimations antérieures basées sur les études publiées avant 1990. Les spécialistes ont indiqué que le dépistage et le diagnostic reposent sur la surveillance continue du développement des jeunes enfants et l'intervention d'équipes pluridisciplinaires de professionnels expérimentés. Ils exigent de constants efforts de sensibilisation des professionnels mais aussi une meilleure information des parents. Au plan international, a-t-on déclaré, il existe un très grand éventail d'actions de soins, d'éducation, de pédagogie et d'accompagnement répondant aux besoins des personnes avec autisme. On peut distinguer les programmes globaux qui proposent un ensemble d'interventions coordonnées, des interventions focalisées dont la durée d'application et/ou l'objectif sont ciblés sur un domaine fonctionnel. «On dispose en revanche de peu de données sur leur efficacité. Une grande lacune est l'absence d'études comparatives suffisantes qui faciliteraient le choix des usagers, des familles et des professionnels», a-t-on noté. Cependant, malgré ces insuffisances, il se constitue un consensus sur certaines bases, à savoir la précocité des interventions, la collaboration avec les parents, le maintien autant que possible des conditions de vie et d'éducation ordinaires, la proposition d'un environnement pédagogique et éducatif très structuré basé sur la proposition d'objectifs précis et hiérarchisés avec une attention toute particulière portée à l'amélioration de la communication. Cette manifestation a laquelle ont pris part de nombreux spécialistes a été une occasion pour les présents d'étudier le plan de lutte contre cette maladie, caractérisée par un déficit des interactions sociales et de la communication, ainsi que par des perturbations des intérêts et des activités, qui entravent le développement de l'enfant. Ces troubles peuvent engendrer des handicaps sévères ; son origine et ses mécanismes suscitent encore de nombreuses interrogations, et dans certains nombres de pays l'on active des recherches en génétique et imagerie cérébrale pour mieux omprendre et adapter une stratégie d'aide aux patients et leurs familles.