La présidente de l'association humanitaire et de solidarité, l'Etoile européenne du dévouement civil et militaire (EEDCM), Mme Ahn Dao Traxel, a souligné hier l'importance du voyage qu'elle effectuera demain à Guemar (wilaya d'El Oued), pour le raffermissement des relations algéro-françaises. «Ce premier voyage en Algérie vise à nouer des contacts avec la population locale, déterminer ses besoins susceptibles d'être pris en charge par notre association au titre de nos actions et de contribuer au renforcement de l'amitié entre nos deux peuples et des actions de solidarité et de partenariat bilatéral», a-t-elle indiqué à l'APS. Ce voyage s'inscrit dans le cadre du protocole de jumelage entre les villes de Guemar et de Nanterre, signé en janvier 2008. Mme Ahn Dao Traxel sera accompagnée de la présidente de l'association «Vacandi», Mme Malika Attaf, partenaire de «Safya», une association de prise en charge des handicapés mentaux de Guemar. Durant son séjour de deux jours à Guemar, la délégation visitera de nombreuses infrastructures sociales, aura des contacts avec les autorités locales pour définir les besoins et les aides qu'apporterait l'EEDCM. Le collectif de «Safya» sera également honoré pour ses actions en faveur des handicapés mentaux. Cette association ambitionne de créer un centre pour enfants handicapés âgés de 0 à 6 ans. Dao Traxel a estimé «primordial de tisser des relations de solidarité avec les populations d'autres pays». «On ne peut pas faire de solidarité sans l'humanitaire. La dimension humaine de ces relations est fondamentale», a-t-elle indiqué, précisant que «chaque action entreprise dans ce domaine est une pierre à ajouter pour édifier des passerelles entre les peuples». Elle n'a pas manqué de relever le contexte français particulier dans lequel survient sa visite, marqué par le débat contesté sur l'identité nationale et les réactions de la classe politique française au sujet du projet de loi criminalisant le colonialisme initié par un groupe de parlementaires algériens. «Les réactions de la classe politique française autour de ce projet de loi sont exagérées et amplifiées. Ceux qui ont réagi négativement feignent d'ignorer que des parlementaires français avaient voté le 23 février 2005 une loi glorifiant les bienfaits du colonialisme», a-t-elle rappelé, tout en trouvant «normal» que des parlementaires d'un ancien pays colonisé par la France initient une telle démarche. «L'important est de se tourner vers l'avenir sans pour autant renier ce passé commun qu'il faut assumer. Nous avons besoin d'échanges plus forts dans tous les domaines et d'une coopération et d'un partenariat mutuellement bénéfiques et fructueux», a ajouté Mme Ahn Dao Traxel. La présidente de l'EEDCM, fille adoptive de l'ancien président français Jacques Chirac, reconnaît que son père adoptif l'a toujours encouragée dans ses actions humanitaires et de solidarité. «Mes prises de position politiques sont personnelles et je les assume pleinement», a-t-elle souligné. L'EEDCM mène des actions de solidarité multidisciplinaires en France et à l'étranger, notamment au Maroc et en Tunisie. R. I.