Photo : Riad De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Quand la société française SAUR, spécialisée dans la gestion des réseaux d'alimentation en eau potable, avait décroché le marché de rénovation du réseau d'AEP d'Oran, tout le monde avait cru à un travail de haute performance et de grande technologie de la part de cette société. Quelques mois après le début des travaux, les responsables centraux étaient étonnés de voir que l'ensemble du travail avait été réalisé par de petites entreprises locales. Le président de la République, en visite à Oran, avait même piqué une colère en constatant la chose de visu. Depuis, le recours à la sous-traitance locale par les entreprises étrangères ne s'est pas estompé pour autant. L'exemple le plus frappant reste, sans doute, la réalisation de la deuxième piste d'atterrissage de l'aéroport international d'Oran où un groupement d'entreprises avait, initialement, décroché le marché. Aujourd'hui, il n'y a que les étrangers qui ont recours à la sous-traitance locale. Selon des chiffres avancés par les responsables de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), «plus de 60% attribués aux entreprises étrangères sont réalisés en sous-traitance avec des entreprises algériennes», note-t-on. On va même plus loin quand on affirme, de même source, que «le programme quinquennal 2005-2009 a bénéficié grandement à ces entreprises étrangères qui en ont grignoté une part importante estimée à plus de 24 milliards de dollars, dont la moitié a été consacrée à des études à la portée des bureaux algériens». En visite à Oran, et comme première mesure à l'égard de la crise financière mondiale, Bouteflika avait exhorté les responsables algériens «à ne plus recourir systématiquement aux entreprises étrangères dans la réalisation des grands projets. Cela quand les compétences existent localement», avait-il martelé en inspectant le projet du tramway d'Oran. Et pour cause, les entreprises étrangères n'ont que rarement respecté leurs engagements à l'égard des cahiers des charges qui leur ont été consignés. Ainsi, les grands projets attribués à ces entités étrangères n'auront profité ni à un transfert de technologie ni à la formation des cadres et travailleurs algériens. Dans ce contexte, on notera que, sur l'ensemble du projet de l'autoroute Est-Ouest, «seulement 1 000 ingénieurs algériens ont bénéficié d'une formation dans le cadre de ce projet qui aura coûté aux caisses de l'Etat pas moins de 12 milliards de dollars». Parmi les mesures qui augurent de bonnes perspectives pour les compétences nationales, on citera la décision de la compagnie pétrolière nationale Sonatrach de «soutenir et accompagner les petites et moyennes entreprises à se lancer dans le domaine de la production de pièces de rechange industrielles». Ainsi, «Sonatrach envisage de soutenir et d'accompagner un nombre important de petites et moyennes entreprises [PME] pour les encourager à s'introduire dans le domaine de l'industrie de la pièce de rechange, quantitativement et qualitativement», notait un des responsables de la Sonatrach, en marge d'une visite à Oran. Notons qu'à Oran il existe plus de 15 000 petites PME qui produisent plus de 1 million de dollars de bénéfices dans la région et qui maintiennent pas moins de 11 000 emplois.