«En 2010, la plupart de nos entreprises, tous secteurs confondus, ne sont pas dotées du système de comptabilité analytique. C'est un indice révélateur du faible usage des technologies de l'information et de la communication (TIC)», a déclaré M. Bacha Mohamed, responsable au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, lors d'une table ronde organisée hier par le centre de presse d'El Moudjahid consacrée aux bouleversements économiques induits par la révolution numérique. Selon lui, nos entreprises affichent un maigre intérêt à l'intégration des TIC dans leurs activités. Ce que d'ailleurs a confirmé Cherif Benmehrez, directeur général au ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, autre invité à la table ronde. «Sur une population de près de 600 000 entreprises, moins de 20% ont accès à Internet. C'est dire si le gros de la troupe reste invisible sur le marché international. Un large usage des TIC peut avoir un impact positif sur notre économie. Les TIC jouent un rôle direct sur le niveau de la croissance économique», a-t-il révélé. Quant à M. Chekib Ben Mustapha, expert au niveau sectoriel et responsable du programme de mise à niveau PME II, notamment le volet mise en place des TIC dans les entreprises, il a déclaré que «la plupart de nos chefs d'entreprise n'ont pas conscience des enjeux des TIC». Il apportera comme preuve le fait que «beaucoup de chefs d'entreprise considèrent les TIC comme un simple gadget. Avec une telle approche, c'est la mort certaine de beaucoup d'entreprises car elles n'ont pas su s'adapter à l'effet de la mondialisation, laquelle a été rendue possible par l'essor fulgurant des TIC». C'est pourquoi «il y a nécessité de s'approprier les TIC pour assurer la croissance économique du pays», ont soutenu les animateurs de la rencontre débat, tout en révélant que le développement de notre économie est tributaire de la maîtrise des TIC. Dans le même ordre d'idée, M. Benmehrez a affirmé : «Afin d'atteindre un niveau acceptable en la matière, l'Algérie doit adopter un rythme plus rapide et accorder un intérêt particulier à la formation de la ressource humaine.» Il s'est aussi exprimé sur la mise en œuvre du programme «E-algérie 2013». «Il traduira le souci des pouvoirs publics d'édifier une société de l'information. Le programme vise l'accélération de l'usage des TIC dans l'administration publique et dans les entreprises, le développement des mécanismes et des mesures incitatives permettant l'accès des citoyens aux équipements et aux réseaux des TIC ainsi que les développement des compétences humaines», a-t-il souligné. En clair, «il vise à créer de nouvelles valeurs et de nouvelles richesses», a-t-il plaidé. Soulignons enfin que M. Benmehrez a reconnu que la concrétisation du programme «E-gouvernance 2013» reste tributaire d'un environnement adéquat. Et sur ce point il reste beaucoup de travail à faire. Les chantiers sont nombreux et ils peuvent être menés à terme puisque les pouvoirs publics vont y consacrer des moyens financiers importants. Z. A.