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Le honteux silence des pays arabes face au drame de leurs «frères» palestiniens Israël poursuit sa politique coloniale et ignore les appels à la paix de la communauté internationale
Le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, encore une fois de plus, prouvé aux Palestiniens et aux autres parties impliquées dans le processus de paix au Proche-Orient que l'Etat sioniste ne reculera devant rien pour concrétiser ses desseins. L'annonce du lancement de 112 logements en Cisjordanie occupée, puis de 1 600 autres appartements à El Qods-Est occupée, a vidé de tout son sens la tournée régionale de Joe Biden et de George Mitchell, respectivement vice-président des Etats-Unis et envoyé spécial de Barack Obama au Proche-Orient. Ces deux responsables américains avaient espéré réussir cette fois-ci à convaincre les Israéliens et les Palestiniens à revenir à la table des négociations dans le but de conclure un accord de paix durable entre eux. L'aval donné par la Ligue arabe pour entamer des discussions indirectes, pour une durée de quatre mois, avait suscité également un réel enthousiasme au sein de la diplomatie américaine qui constitue un acteur majeur dans la gestion du dossier israélo-palestinien. D'ailleurs, la tournée de MM. Biden et Mitchell avait, entre autres, pour ordre du jour de préparer le terrain à ces discussions indirectes que tout le monde a qualifiées de pas positif dans le dénouement du conflit israélo-palestinien, après quinze mois de gel total des pourparlers directs. Le problème des colonies israéliennes, implantées en Cisjordanie et à El Qods occupées, était en fait à l'origine du refus par l'Autorité palestinienne de reprendre les négociations avec son agresseur, l'Etat sioniste. Il était aussi à l'origine de la colère du président américain Barack Obama qui a fait du conflit israélo-palestinien l'une de ses priorités en matière de politique étrangère, après celui de la guerre en Irak et en Afghanistan. La semaine dernière, le même scénario s'est reproduit mais c'est Washington en entier qui a été insulté par le Premier ministre israélien, M. Netanyahu. L'autorisation de la construction de 1 600 logements a été vécue en fait comme un «affront» par Washington, a dit le principal conseiller de Barack Obama, David Axelrod, sur la chaîne CNN, repris par le quotidien français le Figaro. «Cela a été une insulte. Mais surtout, cela a sapé la très fragile tentative d'amener la paix», a ajouté M. Axelrod. «Nous venons tout juste d'entamer des négociations indirectes. Nous faisons la navette entre les Palestiniens et les Israéliens. Et le fait que cette annonce intervienne à ce moment-là est très destructeur», a-t-il dénoncé. La même attitude a été observée par la secrétaire d'Etat américaine Hilary Clinton qui a ouvertement accusé M. Benjamin Netanyahu d'avoir «sapé» tous les efforts de la communauté internationale pour la relance du processus paix au Proche-Orient. L'Union européenne, qui veut jouer un rôle de premier rang dans le règlement de ce conflit, a condamné fermement les agissements de l'Etat hébreu. La presse israélienne s'est également interrogée sur le comportement de son gouvernement qu'elle accuse, à son tour, de vouloir détruire l'«amitié» entre Tel-Aviv et Washington. Certains journaux israéliens avaient déjà manifesté leur crainte au sujet du blocage des discussions avec l'Autorité palestinienne depuis le retour de Netanyahu au pouvoir début 2009. Ces inquiétudes ont été largement vérifiées sur le terrain car, depuis le retour de Benjamin Netanyahu à la tête du gouvernement israélien, la situation s'est dégradée davantage dans la région. La guerre d'agression contre le peuple palestinien de la bande de Ghaza durant l'hiver de l'an dernier suffit amplement pour prédire l'impasse à laquelle ont abouti les pourparlers israélo-palestiniens. Les plus sceptiques, aussi bien du côté palestinien que du côté israélien, ont ouvertement affirmé que, tant que Benjamin Netanyahu est au gouvernement, il ne sert à rien d'espérer une quelconque reprise des discussions sur la paix. Mais loin du bruit des coulisses et de l'agitation de la scène diplomatique, des Palestiniens désarmés se font déposséder de leurs terres et interdire de mouvement en dehors de leurs villages cernés par des colonies israéliennes, d'un côté, et des murs en béton et en acier de plusieurs mètres de hauteur. Le gouvernement israélien autorise régulièrement la construction de nouvelles infrastructures publiques et privées sur les territoires palestiniens occupés. Le territoire qui sert de terre d'accueil au futur Etat palestinien se voit, chaque jour, réduit comme peau de chagrin. A ce rythme, et d'ici quelques années, il ne restera de l'Autorité palestinienne que les bâtiments qu'elle occupe. Car la stratégie israélienne consiste à faire disparaître la Palestine de la carte et former un seul pays. Les Palestiniens devraient ainsi vivre sous l'autorité totale et les lois d'Israël. Ils sont conscients de cette pernicieuse politique d'assimilation, une raison pour laquelle ils se battent quotidiennement pour disposer d'un Etat palestinien souverain et indépendant. Si les Etats-Unis et les pays européens sont d'accord sur le principe de l'existence d'une Palestine indépendante, ils s'opposent toutefois à la proclamation immédiate de cet Etat, estimant qu'il n'est pas encore temps de concrétiser un tel projet. Le silence pesant des Etats arabes, qui sont quasiment en dehors de la bataille diplomatique, a laissé les Palestiniens à la merci de la volonté des Occidentaux et de l'ONU d'exercer une réelle pression sur Israël. Mais quand on voit que la plupart de ces Etats sont gouvernés par des dictatures militaires ou monarchiques, dont la survie dépend du soutien occidental, on comprend ce silence devant la souffrance du peuple palestinien qui subsiste grâce à l'aide financière et alimentaire internationale. L. M.