La privatisation du secteur des œuvres universitaires «ne figure absolument pas à l'ordre du jour». C'est ce qu'a affirmé jeudi dernier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Harraoubia, en réponse à une question orale, lors d'une séance plénière du Conseil de la nation, relative au développement de ce secteur sensible, auquel l'Etat a consacré des sommes colossales «et qui continue à souffrir de lacunes», mettant ainsi fin à la polémique au sujet de la privatisation des œuvres sociales universitaires. Cela va à l'encontre des avis exprimés par bon nombre de responsables ayant soutenu l'idée d'une privatisation de l'université, arguant que la privatisation des œuvres sociales, par exemple, ne pourra être que bénéfique. Pour rappel, le recteur de l'université d'Alger, Abdelkader Hadjar, avait expliqué qu'«une fois privatisées, ces œuvres seront plus fluides». Selon lui, si cette privatisation venait à se concrétiser, l'université sera soumise à un cahier des charges identique à celui de l'université publique. Ce n'est pas la première fois, d'ailleurs, que le ministère de l'Enseignement supérieur a eu à démentir de telles intentions de vouloir privatiser l'enseignement supérieur et les infrastructures publiques qui y relèvent. Au lieu de cela, Harraoubia a souligné que les efforts déployés par l'Etat dans ce domaine se sont traduits en actions concrètes sur le terrain. Mettant en exergue la contribution «primordiale» des œuvres universitaires dans le système d'enseignement supérieur, en vue de permettre à l'étudiant de poursuivre ses études dans les meilleures conditions, il a affirmé que «l'Etat s'est fixé pour objectif l'amélioration de la situation de l'étudiant, à travers l'octroi de bourses, la restauration, l'hébergement, le transport, la couverture sanitaire et l'organisation d'activités scientifiques, sportives et culturelles en faveur de celui-ci». Au-delà des chiffres en matière de prise en charge de l'étudiant sur les plans de transport, d'hébergement et de cantine, l'effort de l'Etat semble se diriger vers le développement du système «LMD» (licence-master-doctorat) et les moyens déployés par l'Etat -notamment les stages pratiques- au profit des étudiants. M. Harraoubia a affirmé dans ce contexte que l'adoption de ce système par les universités algériennes ces dernières années au titre de la réforme globale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a permis de rattraper le retard et de franchir un pas vers le développement et la modernisation du secteur. Rappelant que «la réforme de 1971 est devenue obsolète» du fait de changements survenus aux plans national et international, il a tenu à dire que «le grand défi qui se pose désormais à l'Algérie est son intégration à la nouvelle économie sur la base de la science et de la maîtrise des technologies». «Pas moins de 44 universités ont adopté ce système à l'échelle nationale», a-t-il indiqué avant de préciser qu'il compte 13 domaines de formation. Pour garantir les meilleures conditions aux étudiants ayant opté pour ce système, M. Harraoubia a mis en exergue une série de mesures, dont l'élargissement du réseau des bibliothèques universitaires (458), outre 270 au sein des résidences universitaires. Il a ajouté que des «efforts considérables» ont été fournis pour doter les bibliothèques d'ouvrages nécessaires et d'outils informatiques. Concernant la formation, il a estimé qu'il était impératif d'établir un partenariat élargi entre les universités et les organismes économiques dans le but d'assurer des stages pratiques à l'ensemble des étudiants. A. R.