La souscription d'une assurance habitat, une démarche que les citoyens dédaignent malgré l'existence d'une loi les y obligeant. L'ordonnance 03-12 du 26 août 2003 a été promulguée suite au tremblement de terre qui a frappé Boumerdès le 21 mai 2003 afin d'assurer les biens immobiliers contre les catastrophes naturelles. 7 ans après, la notion de se prémunir contre les calamités naturelles n'est pas ancrée dans les mœurs et ne paraît pas près de l'être. Les citoyens n'y adhèrent pas du tout, comme s'ils n'accordaient aucune importance à leurs habitations, ce qui est totalement faux. Mais qu'est-ce qui explique donc le peu d'empressement des propriétaires à souscrire une police d'assurance censée leur être bénéfique ? L'absence de sensibilisation et de vulgarisation de ce concept constitue un des facteurs de l'échec de cette loi qui n'arrive pas à atteindre son objectif. Très peu d'écrits et d'émissions télévisées lui ont été consacrés depuis sa mise en application, alors qu'elle aurait dû être largement énoncée et expliquée. Nombreux sont les Algériens qui ne connaissent pas cette ordonnance ou qui n'en ignorent la teneur. Ceux qui sont au fait de cette procédure obligatoire ne s'y conforment que dans les cas de transactions immobilières pour l'aboutissement de la vente. Un autre aspect entrave la mise en œuvre de ce texte sur le terrain, il s'agit du manque de confiance par rapport aux assureurs. A l'origine, les lenteurs bureaucratiques qui caractérisent à l'échelle nationale les opérations d'indemnisation des accidents de la route, et qui suscitent le scepticisme chez les citoyens propriétaires de biens immobiliers. Indifférence, méconnaissance de la loi, incrédulité, mais aussi absence de moyens. Car il ne faut pas ignorer l'existence de ces personnes aux revenus modestes qui bâtissent difficilement une habitation individuelle. Il est mal aisé de leur faire admettre qu'elles doivent se soumettre à d'autres frais, dans leur intérêt pourtant. R. M.