De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar C'est dimanche dernier, qu'a débuté officiellement l'opération de traitement des premiers dossiers de demande de la carte nationale biométrique annoncée, tambour battant, par le département de Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. D'aucuns s'interrogent à Oran sur la capacité et l'aptitude de la commune d'Oran, en particulier les services de l'état civil, à assumer convenablement une telle opération. Cela sans diminuer de la valeur des cadres algériens et de leurs compétences dans le domaine indiqué. Néanmoins, les citoyens oranais sont en droit de douter de la compétence et de la capacité de ces services à maîtriser, de manière rigoureuse et efficiente, ce travail, annoncé comme étant de très grande habileté et maîtrise. Ce scepticisme citoyen quant à la capacité des services communaux à assurer convenablement une telle tâche découle, en fait, d'une réalité bien amère. La maîtrise et l'efficience ne sont pas des qualités ancrées chez les agents de l'état civil. En effet, depuis des années, les citoyens, particulièrement les usagers de ce service, sont soumis à des tares et à des lacunes graves dans le traitement et la délivrance de ces documents administratifs officiels, tel que l'extrait de naissance numéro 12. Ce document est, souvent, au centre de graves erreurs et anomalies qui donnent du fil à retordre aux citoyens. Certains ont dû engager de véritables batailles juridiques auprès des tribunaux pour obtenir des jugements administratifs et ce, suite à une erreur émanant d'agents de plus en plus distraits. En fait, l'état civil grouille d'agents, notamment ceux recrutés dans le cadre du filet social, des agents sans formation ni prise en charge socioprofessionnelle. Cela sans compter les pertes de documents, les retards et les lenteurs administratives dans ce service controversé. «Il m'est arrivé de patienter pendant plus de deux mois pour pouvoir recevoir un extrait de naissance original», déclarera un citoyen. Et un autre d'ajouter : «Moi, je suis à ma troisième demande et ce, n'est toujours pas possible. Aujourd'hui, j'ai contacté une connaissance pour pouvoir me le procurer, sinon cela relèvera de l'impossible», notera une jeune femme avec un air d'ironie. Une telle situation de laxisme et d'anarchie ambiante viendra à bout de toutes les bonnes volontés, y compris de celle du ministre de l'Intérieur, faut-il relever. Cela sans compter les innombrables affaires de falsification et de vols de registres relevées dans plusieurs services de l'état civil. Cela est d'autant plus difficile pour les agents de ce service qu'ils sont confrontés à une demande de plus en plus importante autour de ces documents administratifs. Ainsi, selon les responsables de l'état civil, le service reçoit environ 3 500 demandes d'extraits de naissance par jour dont plus de 300 provenant d'autres wilayas, nous dit-on. Pour entamer l'opération de traitement des extraits de naissance numérisés 12 S, le service d'état civil a mis en place 9 agents dotés de micro-ordinateurs. De son côté, la daïra d'Oran, qui a été intégrée à deux autres daïras de l'Ouest du pays dans le cadre d'un programme pilote, se dit prête pour entamer l'opération de traitement et de délivrance du passeport biométrique. Selon les responsables de cette opération, «les citoyens qui ont déjà déposé leurs demandes de passeport au cours du mois de mars devront garder leurs passeports jusqu'à leur expiration d'ici cinq années pour prétendre à une demande de passeport biométrique».