Maintes fois décrié par les automobilistes, l'abus de pouvoir des agents de la sûreté sur les routes tend à donner des soucis aux autorités policières. Les citoyens se plaignent quotidiennement du fait que les interventions des agents de l'ordre sont accompagnées de gestes et de propos contraires à l'esprit de l'activité exercée. Pour le chef du bureau de la formation au niveau de la sûreté publique de la wilaya d'Alger, «les agents de la sûreté publique doivent respecter les principes de l'éthique professionnelle lors de l'application des mesures du code de la route à l'encontre des contrevenants». Intervenant à la clôture d'une session de formation sur le code de la route, le même responsable a expliqué la nécessité de ne pas faire subir des abus de pouvoir aux citoyens, y compris quand «on intervient pour le respect du code de la route». Et d'ajouter que le droit d'intervenir ne justifie guère la tentation d'abuser de ses prérogatives. L'orateur reconnaît par ailleurs «une certaine ambiguïté dans nombre de dispositions contenues dans le code de la route», en annonçant que «le code de la route entre principes de l'éthique professionnelle et méthode d'adaptation des contraventions et de traitement envers les contrevenants». Il dira que «les agents de sûreté ne sont pas appelés à appliquer ces dispositions avant la promulgation de textes organisationnels qui les expliquent». Pour M. Rachid Bournane, membre de la commission de retrait du permis de conduire à la daïra de Sidi M'hamed, l'application de la nouvelle réglementation doit être accompagnée par d'autres réalisations. Il a proposé à cet effet de prendre en considération l'état des routes et des plaques de signalisation avant l'application de la peine à l'endroit des contrevenants. Dans le détail, il a souligné que «lors de l'application des peines lourdes contenues dans le code de la route, les agents de sûreté doivent faire la distinction entre les infractions volontaires et celles liées à d'autres facteurs externes comme l'invisibilité d'une plaque de signalisation ou sa présence au mauvais endroit». M. Bournane a exprimé son souhait de voir les agents de la sûreté publique établir les procès-verbaux avec le maximum de précision. «Les agents de la sûreté publique doivent être plus précis dans l'élaboration des procès-verbaux de contravention, car plusieurs citoyens ont subi des peines incompatibles avec les infractions commises», fera t-il remarquer. A. Y.